Epilogue
par Francesca Solleville
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La vie aura passé comme un grand château triste que tous les vents traversent
Les courants d´air claquent les portes et pourtant aucune chambre n´est fermée
Il s´y assied des inconnus pauvres et las qui sait pourquoi certains armés
Les herbes ont poussé dans les fossés si bien qu´on n´en peut plus baisser la herse
Quand j´étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j´y ai cru comme j´y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu´il en reste aux vieillards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur de sang de lassitude
Vous n´aurez rien appris de nos illusions rien de nos faux pas compris
Nous ne vous aurons à rien servi vous devrez à votre tour payer le prix
Je vois se plier votre épaule A votre front je vois le pli des habitudes
Bien sûr bien sûr vous me direz que c´est toujours comme cela mais justement
Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leurs mains de chair dans l´engrenage
Pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage
Est-ce qu´on peut avoir le droit au désespoir le droit de s´arrêter un moment
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Songez qu´on n´arrête jamais de se battre et qu´avoir vaincu n´est trois fois rien
Et que tout est remis en cause du moment que l´homme de l´homme est comptable
Nous avons vu faire de grandes choses mais il y en eut d´épouvantables
Car il n´est pas toujours facile de savoir où est le mal où est le bien
Et vienne un jour quand vous aurez sur vous le soleil insensé de la victoire
Rappelez-vous que nous avons aussi connu cela que d´autres sont montés
Arracher le drapeau de servitude à l´Acropole et qu´on les a jetés
Eux et leur gloire encore haletants dans la fosse commune de l´histoire
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je ne dis pas cela pour démoraliser Il faut regarder le néant
En face pour savoir en triompher Le chant n´est pas moins beau quand il décline
Il faut savoir ailleurs l´entendre qui renaît comme l´écho dans les collines
Nous ne sommes pas seuls au monde à chanter et le drame est l´ensemble des chants
Le drame il faut savoir y tenir sa partie et même qu´une voix se taise
Sachez-le toujours le chœur profond reprend la phrase interrompue
Du moment que jusqu´au bout de lui-même Le chanteur a fait ce qu´il a pu
Qu´importe si chemin faisant vous allez m´abandonner comme une hypothèse
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Les courants d´air claquent les portes et pourtant aucune chambre n´est fermée
Il s´y assied des inconnus pauvres et las qui sait pourquoi certains armés
Les herbes ont poussé dans les fossés si bien qu´on n´en peut plus baisser la herse
Quand j´étais jeune on me racontait que bientôt viendrait la victoire des anges
Ah comme j´y ai cru comme j´y ai cru puis voilà que je suis devenu vieux
Le temps des jeunes gens leur est une mèche toujours retombant dans les yeux
Et ce qu´il en reste aux vieillards est trop lourd et trop court que pour eux le vent change
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je vois tout ce que vous avez devant vous de malheur de sang de lassitude
Vous n´aurez rien appris de nos illusions rien de nos faux pas compris
Nous ne vous aurons à rien servi vous devrez à votre tour payer le prix
Je vois se plier votre épaule A votre front je vois le pli des habitudes
Bien sûr bien sûr vous me direz que c´est toujours comme cela mais justement
Songez à tous ceux qui mirent leurs doigts vivants leurs mains de chair dans l´engrenage
Pour que cela change et songez à ceux qui ne discutaient même pas leur cage
Est-ce qu´on peut avoir le droit au désespoir le droit de s´arrêter un moment
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Songez qu´on n´arrête jamais de se battre et qu´avoir vaincu n´est trois fois rien
Et que tout est remis en cause du moment que l´homme de l´homme est comptable
Nous avons vu faire de grandes choses mais il y en eut d´épouvantables
Car il n´est pas toujours facile de savoir où est le mal où est le bien
Et vienne un jour quand vous aurez sur vous le soleil insensé de la victoire
Rappelez-vous que nous avons aussi connu cela que d´autres sont montés
Arracher le drapeau de servitude à l´Acropole et qu´on les a jetés
Eux et leur gloire encore haletants dans la fosse commune de l´histoire
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre
Je ne dis pas cela pour démoraliser Il faut regarder le néant
En face pour savoir en triompher Le chant n´est pas moins beau quand il décline
Il faut savoir ailleurs l´entendre qui renaît comme l´écho dans les collines
Nous ne sommes pas seuls au monde à chanter et le drame est l´ensemble des chants
Le drame il faut savoir y tenir sa partie et même qu´une voix se taise
Sachez-le toujours le chœur profond reprend la phrase interrompue
Du moment que jusqu´au bout de lui-même Le chanteur a fait ce qu´il a pu
Qu´importe si chemin faisant vous allez m´abandonner comme une hypothèse
J´écrirai ces vers à bras grands ouverts qu´on sente mon cœur quatre fois y battre
Quitte à en mourir je dépasserai ma gorge et ma voix mon souffle et mon chant
Je suis le faucheur ivre de faucher qu´on voit dévaster sa vie et son champ
Et tout haletant du temps qu´il y perd qui bat et rebat sa faux comme plâtre