Le chevalet de liévin
par Françoise Kucheida
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Il attend quel pinceau, quelle couleur, quel génie?
Il attend quoi l´ puits trois, pour briller en galerie?
"Picassiette" ou Miro, Goya ou Velasquez
Il attend quel musée, il attend quelle cimaise
Quel mur, quel atelier, quelle palette et quelle main
Le chevalet posé sur la place de Liévin?
Le chevalet posé sur la place de Liévin
Il attend quel pastel, quel crayon, quel fusain?
Il attend l´œil mineur de quel collectionneur?
Il attend quel marteau de quel maître-priseur?
Quel clou pour l´accrocher à quel vieux papier peint
Le chevalet vissé sur la place de Liévin?
Crever de quelle critique dans quel cadre doré?
Etre acheté combien, de qui être admiré?
Quel tournesol, quel cri, quel chant, quel Guernica
Resteront à venir sur ces poutrelles en croix
Ou quelle Sainte-Victoire se posera en vain
Sur le chevalet bleu de la place de Liévin?
Il attend un cortège de figures noires peintes
Des regards sans poumons et des lampes éteintes
Il attend sa mémoire dans les rues incendiées
Il veille sur un trou rebouché sous ses pieds
Sur les enfants des bars, les amants et leurs mains
Le chevalet d´acier de la place de Liévin
Il attend seulement des ducasses masquées
Au café du quartier où des hommes casqués
Parlaient de Constantine, décorés d´anthracite
Au milieu d´étudiants qui se croyaient artistes
Il se demande encore si son sol s´en souvient
Le chevalet dressé sur la place de Liévin
Il attend quoi l´ puits trois, pour briller en galerie?
"Picassiette" ou Miro, Goya ou Velasquez
Il attend quel musée, il attend quelle cimaise
Quel mur, quel atelier, quelle palette et quelle main
Le chevalet posé sur la place de Liévin?
Le chevalet posé sur la place de Liévin
Il attend quel pastel, quel crayon, quel fusain?
Il attend l´œil mineur de quel collectionneur?
Il attend quel marteau de quel maître-priseur?
Quel clou pour l´accrocher à quel vieux papier peint
Le chevalet vissé sur la place de Liévin?
Crever de quelle critique dans quel cadre doré?
Etre acheté combien, de qui être admiré?
Quel tournesol, quel cri, quel chant, quel Guernica
Resteront à venir sur ces poutrelles en croix
Ou quelle Sainte-Victoire se posera en vain
Sur le chevalet bleu de la place de Liévin?
Il attend un cortège de figures noires peintes
Des regards sans poumons et des lampes éteintes
Il attend sa mémoire dans les rues incendiées
Il veille sur un trou rebouché sous ses pieds
Sur les enfants des bars, les amants et leurs mains
Le chevalet d´acier de la place de Liévin
Il attend seulement des ducasses masquées
Au café du quartier où des hommes casqués
Parlaient de Constantine, décorés d´anthracite
Au milieu d´étudiants qui se croyaient artistes
Il se demande encore si son sol s´en souvient
Le chevalet dressé sur la place de Liévin