La chasse présidentielle
par Frederik Mey
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Au château d´Anguilles-sous-rochers
C´est le jour traditionnel
Le duc Alfred a organisé
Une chasse présidentielle
Aux canards sauvages
De son élevage.
On fera la fête
A toutes ces bêtes
Que le duc a fait installer savamment
Dans ses bois la veille pour beaucoup d´argent.
Deux généraux arrivent ha-haletants,
Suivis du Corps Diplomatique
Après un Cardinal armé jusqu´aux dents
Trois jeunes cadres dynamiques,
Un syndicaliste,
Quelques monarchistes,
Un prix littéraire,
De hauts fonctionnaires
Sortant d´un taillis,
Affolé, un vieillard,
Quand sonnent les trompes, accourt sur son brancard.
Les coups de feu claquent
De tous les côtés.
Un teckel émerge en boîtant
D´un épais nuage de fumée
On l´avait pris pour un faisan.
Le duc en déroute
Abat le casse-croûte
Qu´un prêtre profane
Avait sous sa soutane.
Les plombs transpercent rillettes et camembert.
Un sanglier se rend, les deux pattes en l´air.
"Que vois-je donc paraître à l´orée du bois?"
Le vieillard ne voit plus très clair
"On va faire un sort à cette bête-là
Qui ressemble assez à un cerf!"
On met sa civière
Près de la lisière
Il prend l´escopette,
Trouve la gâchette,
Il vise, il tire, ainsi finit la carrière
Du Ministre des Affaires Etrangères.
Quand le vieillard crie : "Hallali! Nous l´avons"
L´ambiance devient pesante.
On remet des notes de protestation
Extrêmement violentes.
"Mais quoi qu´on en pense,
A cette distance
Il faut reconnaître
C´est un coup de Maître!"
Et d´ailleurs le Ministre, se raconte-t-on,
Fréquentait les membres de l´opposition.
La nuit tombe au château et la paix revient.
La fumée de poudre envolée,
Le Cardinal vient bénir le butin
De pauvre gibier fatigué :
La laie asthmatique,
Les canards phtisiques,
La chasse s´arrose
Et puis on propose
D´offrir le butin, car on est généreux,
A l´orphelinat des enfants du bon Dieu.
D´offrir le butin, car on est généreux,
A l´orphelinat des enfants du bon Dieu.
C´est le jour traditionnel
Le duc Alfred a organisé
Une chasse présidentielle
Aux canards sauvages
De son élevage.
On fera la fête
A toutes ces bêtes
Que le duc a fait installer savamment
Dans ses bois la veille pour beaucoup d´argent.
Deux généraux arrivent ha-haletants,
Suivis du Corps Diplomatique
Après un Cardinal armé jusqu´aux dents
Trois jeunes cadres dynamiques,
Un syndicaliste,
Quelques monarchistes,
Un prix littéraire,
De hauts fonctionnaires
Sortant d´un taillis,
Affolé, un vieillard,
Quand sonnent les trompes, accourt sur son brancard.
Les coups de feu claquent
De tous les côtés.
Un teckel émerge en boîtant
D´un épais nuage de fumée
On l´avait pris pour un faisan.
Le duc en déroute
Abat le casse-croûte
Qu´un prêtre profane
Avait sous sa soutane.
Les plombs transpercent rillettes et camembert.
Un sanglier se rend, les deux pattes en l´air.
"Que vois-je donc paraître à l´orée du bois?"
Le vieillard ne voit plus très clair
"On va faire un sort à cette bête-là
Qui ressemble assez à un cerf!"
On met sa civière
Près de la lisière
Il prend l´escopette,
Trouve la gâchette,
Il vise, il tire, ainsi finit la carrière
Du Ministre des Affaires Etrangères.
Quand le vieillard crie : "Hallali! Nous l´avons"
L´ambiance devient pesante.
On remet des notes de protestation
Extrêmement violentes.
"Mais quoi qu´on en pense,
A cette distance
Il faut reconnaître
C´est un coup de Maître!"
Et d´ailleurs le Ministre, se raconte-t-on,
Fréquentait les membres de l´opposition.
La nuit tombe au château et la paix revient.
La fumée de poudre envolée,
Le Cardinal vient bénir le butin
De pauvre gibier fatigué :
La laie asthmatique,
Les canards phtisiques,
La chasse s´arrose
Et puis on propose
D´offrir le butin, car on est généreux,
A l´orphelinat des enfants du bon Dieu.
D´offrir le butin, car on est généreux,
A l´orphelinat des enfants du bon Dieu.