Ceux qu´ont du pognon et des valeurs,
Des villas et des bagnoles
Sont jamais tranquilles, ont toujours peur
Des impôts, d´ la cambriole
Je n´ai pas la folie des grandeurs
Chacun sa philosophie
Pourquoi chercher au loin le bonheur?
Pourquoi compliquer la vie?

Sans un, sans un
Je suis toujours sans un
Sans l´ sou, je m´éveille le matin
Et l´ soir je n´ai pas un rotin
Tous les
Fauchés
Pour moi, sont des frangins
J´ai vu l´ jour chez les purotins
Sans un, sans un
Toujours, toujours sans un!

Je loge à l´hôtel des courants d´air
J´ai ni loyer ni concierge
L´été, quand je veux prendre des bains d´ mer
J´ fais ma trempette près des berges
J´ai pas d´ valets d´ pied, j´ai pas d´ larbins
J´ai pas même un compte en banque
Mais comme, ici-bas, j´ suis né malin
J´ m´arrange pour que rien n´ me manque

Sans un, sans un
Je suis comme les rupins
Au bois d´ Boulogne, tous les matins
Je fais mon tour comme les gandins
Tous les
Calés
Sont mes cousins germains
Et je fais partie du gratin
Sans un, sans un
Toujours, toujours sans un!

On dit que la femme est un joujou
Qui n´aime que la toilette
Qu´on a ses baisers pour un bijou
Et que son amour s´achète
Ma maîtresse, à moi, méprise l´or
Et quand elle s´abandonne
Elle m´offre son cœur et puis son corps
Son amour, elle me le donne

Sans un, sans un
Chez nous, c´est au béguin
Et quand, dans mes bras, je la tiens
Ses baisers ne me coûtent rien
On est
Fauchés
Mais elle trouve ça très bien
L´amour, c´est l´or des purotins
Sans un, sans un
On est heureux sans un