Les ancêtres
par Georges Dor
lyricscopy.com
D´aussi loin que je me souvienne,
Ils étaient faits pour le bonheur,
Pour une vie trop quotidienne
Et pour le pire et le meilleur
Je parle d´eux sans les nommer
Car vous portez un peu leurs noms.
Je sais qu´ils étaient pauvres et bons,
Qu´ils étaient tous parents ensemble,
Et qu´ils savaient tenir le coup
Du mois d´janvier au mois d´décembre,
Et qu´ils aimaient prendre un p´tit coup,
Et qu´ils aimaient aussi la danse
Je les revois grandeur nature,
Enlacés pour danser la gigue
Et les croix de leurs signatures
Me font signe de leur fatigue
Je parle d´eux pour me convaincre
Qu´ils n´ont eu ni tort, ni raison:
Survivre, c´était déjà vaincre
Et il fallait bâtir maison.
Mais le jour des morts est passé.
Fini, le temps des survivants.
Je ne veux pas d´un beau passé
Pour me consoler du présent
Les yeux faits pour la vigilance,
Courbés entre l´arbre et le vent,
Ils se taisaient, mais leur silence
Nous a servi de paravent
Je parle d´eux par habitude.
Ce que j´en dis, c´est pour conter
L´histoire de leur servitude
Et pour enfin me révolter
Contre la peur et la quiétude
Et c´est pour enfin récolter
Ailleurs que dans la solitude,
Ce pour quoi ils ont patienté
D´aussi loin que le temps nous vienne,
Il nous vient un peu des aïeux.
Leurs noms se mêlent à nos poèmes;
Fini, le silence des vieux
Venez voir un peu, les ancêtres:
On a continué l´univers,
Le jour se lève à nos fenêtres
Et les sapins sont toujours verts.
Dans notre vive appartenance
À cette terre et à ce temps,
Nous n´aurons pas votre patience
Et nous serons payés comptant.
Ils étaient faits pour le bonheur,
Pour une vie trop quotidienne
Et pour le pire et le meilleur
Je parle d´eux sans les nommer
Car vous portez un peu leurs noms.
Je sais qu´ils étaient pauvres et bons,
Qu´ils étaient tous parents ensemble,
Et qu´ils savaient tenir le coup
Du mois d´janvier au mois d´décembre,
Et qu´ils aimaient prendre un p´tit coup,
Et qu´ils aimaient aussi la danse
Je les revois grandeur nature,
Enlacés pour danser la gigue
Et les croix de leurs signatures
Me font signe de leur fatigue
Je parle d´eux pour me convaincre
Qu´ils n´ont eu ni tort, ni raison:
Survivre, c´était déjà vaincre
Et il fallait bâtir maison.
Mais le jour des morts est passé.
Fini, le temps des survivants.
Je ne veux pas d´un beau passé
Pour me consoler du présent
Les yeux faits pour la vigilance,
Courbés entre l´arbre et le vent,
Ils se taisaient, mais leur silence
Nous a servi de paravent
Je parle d´eux par habitude.
Ce que j´en dis, c´est pour conter
L´histoire de leur servitude
Et pour enfin me révolter
Contre la peur et la quiétude
Et c´est pour enfin récolter
Ailleurs que dans la solitude,
Ce pour quoi ils ont patienté
D´aussi loin que le temps nous vienne,
Il nous vient un peu des aïeux.
Leurs noms se mêlent à nos poèmes;
Fini, le silence des vieux
Venez voir un peu, les ancêtres:
On a continué l´univers,
Le jour se lève à nos fenêtres
Et les sapins sont toujours verts.
Dans notre vive appartenance
À cette terre et à ce temps,
Nous n´aurons pas votre patience
Et nous serons payés comptant.