Le tendre
par Gérard Berliner
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Le Tendre s´endormait, des ficelles plein les poches
Et les oiseaux des bois gardaient leur liberté
Une bouteille de cidre, dans l´herbe sur sa gauche
Il regardait le ciel, des fleurs pour oreiller
Il y avait des gens qui lui offraient à boire
Mais il y avait les autres qui refusaient ses fleurs
Sur l´étang il ramait à l´envers de la barque
Puis il criait : "Debout! Je descends vers..."
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Sa famille ruinée le laissait dans sa vie
Les enfants de l´école, oh, lui jetaient tant de pierres
Que quand elles l´atteignaient, il riait, tout surpris
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Il jouait dans les champs, sur un harmonica
Et il n´obéissait qu´aux seuls ordres du merle
Quand en haut du clocher il criait : "Sauvez-moi!"
C´est un éclat d´obus à la dernière guerre
Qui, un jour de printemps, avait brisé son front
Parfois au garde-à-vous et des heures entières
Devant le monument, il pleurait pour...
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Baptisait les moissons et les danseurs des bals
Quand elle l´a renversé, cette auto sur la route
Le village en entier l´a regardé mourir
Puis une couverture, sur ses yeux, sur sa bouche
Et les gendarmes ont dit : "Il n´a pas dû..."
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Avait de par chez nous les rivières et les bois
Les enfants à jamais, oh, n´ont plus jeté de pierres
Ils ont grandi d´un coup de dix ans ce soir-là
Et les oiseaux des bois gardaient leur liberté
Une bouteille de cidre, dans l´herbe sur sa gauche
Il regardait le ciel, des fleurs pour oreiller
Il y avait des gens qui lui offraient à boire
Mais il y avait les autres qui refusaient ses fleurs
Sur l´étang il ramait à l´envers de la barque
Puis il criait : "Debout! Je descends vers..."
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Sa famille ruinée le laissait dans sa vie
Les enfants de l´école, oh, lui jetaient tant de pierres
Que quand elles l´atteignaient, il riait, tout surpris
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Il jouait dans les champs, sur un harmonica
Et il n´obéissait qu´aux seuls ordres du merle
Quand en haut du clocher il criait : "Sauvez-moi!"
C´est un éclat d´obus à la dernière guerre
Qui, un jour de printemps, avait brisé son front
Parfois au garde-à-vous et des heures entières
Devant le monument, il pleurait pour...
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Baptisait les moissons et les danseurs des bals
Quand elle l´a renversé, cette auto sur la route
Le village en entier l´a regardé mourir
Puis une couverture, sur ses yeux, sur sa bouche
Et les gendarmes ont dit : "Il n´a pas dû..."
Le Tendre qu´on appelait le Fou des Grandes Terres
Avait de par chez nous les rivières et les bois
Les enfants à jamais, oh, n´ont plus jeté de pierres
Ils ont grandi d´un coup de dix ans ce soir-là