Vies monotones
par Gérard Manset
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Nous avons des vies monotones,
Rien dans le cœur, rien dans la main.
Comme on ne dit plus rien à personne,
Personne ne nous dit plus rien.
Nous avons des vies monotones,
Des maisons vides et fermées,
Des portes lourdes et blindées
Que n´ouvriront plus jamais personne.
Mais comme il faut bien qu´on vive,
S´asseoir avec le même convive,
C´est pas le festin qu´on croyait,
Pas de fusée, pas de vin, pas de sorbet,
Y a plus qu´à tirer la nappe à soi,
Continuer chacun pour soi.
Nous avons des vies monotones,
Rien dans le cœur, rien dans la main,
Comme on n´attend rien de personne,
On n´a plus réponse à rien.
Nous avons des vies monotones,
Entourés d´hommes et de chiens,
Ceux qui mangent dans notre main,
Ce sont ceux-là qu´on abandonne
Mais comme il faut bien qu´on vive
Ce soir avec le même convive,
C´est pas la fête qu´on croyait
Où sont les lumières qui brillaient.
Y a plus qu´à tirer la nappe à soi,
Continuer chacun pour soi.
Nous avons des vies sans mélange
Qui s´en iront de tous côtés,
Raides et droites comme une planche
Sur l´océan de pauvreté.
Rien dans le cœur, rien dans la main.
Comme on ne dit plus rien à personne,
Personne ne nous dit plus rien.
Nous avons des vies monotones,
Des maisons vides et fermées,
Des portes lourdes et blindées
Que n´ouvriront plus jamais personne.
Mais comme il faut bien qu´on vive,
S´asseoir avec le même convive,
C´est pas le festin qu´on croyait,
Pas de fusée, pas de vin, pas de sorbet,
Y a plus qu´à tirer la nappe à soi,
Continuer chacun pour soi.
Nous avons des vies monotones,
Rien dans le cœur, rien dans la main,
Comme on n´attend rien de personne,
On n´a plus réponse à rien.
Nous avons des vies monotones,
Entourés d´hommes et de chiens,
Ceux qui mangent dans notre main,
Ce sont ceux-là qu´on abandonne
Mais comme il faut bien qu´on vive
Ce soir avec le même convive,
C´est pas la fête qu´on croyait
Où sont les lumières qui brillaient.
Y a plus qu´à tirer la nappe à soi,
Continuer chacun pour soi.
Nous avons des vies sans mélange
Qui s´en iront de tous côtés,
Raides et droites comme une planche
Sur l´océan de pauvreté.