Chanson pour françois quenechou
par Gilles Servat
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Son front bleu et glacé sous les flocons s´efface
C´est la neige qui tombe et blanchit les surfaces
Dans le silence lent qui s´étend dans l´espace
Monte, des flaques d´eau, le craquement des glaces
Le craquement des glaces, berceuse de François
Dans le ventre la faim; au cœur le désarroi
Sous l´abri dérisoire bâti contre le froid
Bâti par désespoir avec des bouts de bois
Avec des bouts de bois qu´il avait ramassés
Pour cacher par pudeur la mort d´un délaissé
Sous le fragile écran de branches entrelacées
Que machinalement ses mains avaient dressé
Ses mains avaient dressé pour avoir une trêve
Le temps pour que sa vie avec la nuit s´achève
Le temps que l´air glacé lui laisse au moins un rêve
Quelques secondes lentes, quelques images brèves
Quelques images brèves des années passées
Le clairon des conscrits, le départ pour l´armée
L´ivresse dans le vin et du tabac roulé
Les boucles parfumées des filles rencontrées
Des filles rencontrées avec des bouches folles
Des maux de son enfance à son cou le symbole
Des élèves en vacances, la cour de son école
Les tournants de saison d´ouvrier agricole
D´ouvrier agricole dans la plaine impassible
Dans cette Beauce plate, étendue insensible
La misère, isolé, le retour impossible
Enfin la mort ici, la mort simple et paisible
Simple et paisible comme un baiser éphémère
Comme l´image calme apparue la dernière
Un visage d´amour, le regard de sa mère
Si beau, si doux, si clair, pâle comme la lumière
Comme la lumière de l´aube sur ses pauvres cheveux
Au matin, il gisait glacé comme les cieux
Le givre dur se cristallisait dans ses yeux
Les flocons non fondus posés sur son front bleu
C´est la neige qui tombe et blanchit les surfaces
Dans le silence lent qui s´étend dans l´espace
Monte, des flaques d´eau, le craquement des glaces
Le craquement des glaces, berceuse de François
Dans le ventre la faim; au cœur le désarroi
Sous l´abri dérisoire bâti contre le froid
Bâti par désespoir avec des bouts de bois
Avec des bouts de bois qu´il avait ramassés
Pour cacher par pudeur la mort d´un délaissé
Sous le fragile écran de branches entrelacées
Que machinalement ses mains avaient dressé
Ses mains avaient dressé pour avoir une trêve
Le temps pour que sa vie avec la nuit s´achève
Le temps que l´air glacé lui laisse au moins un rêve
Quelques secondes lentes, quelques images brèves
Quelques images brèves des années passées
Le clairon des conscrits, le départ pour l´armée
L´ivresse dans le vin et du tabac roulé
Les boucles parfumées des filles rencontrées
Des filles rencontrées avec des bouches folles
Des maux de son enfance à son cou le symbole
Des élèves en vacances, la cour de son école
Les tournants de saison d´ouvrier agricole
D´ouvrier agricole dans la plaine impassible
Dans cette Beauce plate, étendue insensible
La misère, isolé, le retour impossible
Enfin la mort ici, la mort simple et paisible
Simple et paisible comme un baiser éphémère
Comme l´image calme apparue la dernière
Un visage d´amour, le regard de sa mère
Si beau, si doux, si clair, pâle comme la lumière
Comme la lumière de l´aube sur ses pauvres cheveux
Au matin, il gisait glacé comme les cieux
Le givre dur se cristallisait dans ses yeux
Les flocons non fondus posés sur son front bleu