Le moineau de paris
par Hector Pellerin
lyricscopy.com
Dans l´ jardin public, tout ensoleillé,
Un petit moineau sur l´herbe est tombé;
Un gosse en haillons sur l´oiseau se jette,
Mais une brave dame d´un geste l´arrête.
Que fais-tu, gamin? Laisse-le partir!
Ça t´amuse donc bien de le faire souffrir?
Ma, que l´gosse répond, voyons la p´tit´ mère,
On s´ connaît tous deux puisque l´on est frères;
Car moi aussi, j´ suis un petit
Que la misère a fait tomber du nid.
J´ suis l´moineau, j´suis l´ titi;
J´ suis l´ gamin d´ Paris.
Dans la rue, je me faufile,
Nez au vent, bataillant,
Mais toujours chantant,
J´ vais tout droit sans me faire de bile,
J´ suis blagueur, j´ suis farceur,
Ça, y a pas d´erreur.
Mais comme au fond, j´ai bon cœur
J´ vais grimper tout là-haut de peur qu´il s´ennuie,
Remettre mon moineau dans son nid.
La bonne dame émue lui dit : Mon enfant,
T´es tout seul, veux-tu que j´ sois ta maman?
L´enfant a dit oui; elle l´amène chez elle,
Lui fait don de tout, c´est une vie nouvelle.
Mais, en grandissant, il se sent gêné.
Il n´ pense qu´à une chose : c´est sa liberté.
Dehors, le soleil éclaire la grande route.
C´est l´ printemps qui chante; joyeux, il écoute.
Alors un soir, il est parti,
Laissant seulement ces quelques mots d´écrits :
J´ suis l´moineau, j´ suis l´titi;
J´ suis l´ gamin d´ Paris.
Dans la vie faut que j´ me faufile.
Je suis grand, j´ai vingt ans;
Faut que j´aille de l´avant.
Bonne maman, ne t´ fais pas de bile.
J´ suis blagueur, j´suis farceur,
Ça, y a pas d´erreur,
Mais n´ crois pas qu´ j´ai mauvais cœur.
M´en veux pas, tu l´ sais bien : quand ils ont grandi,
Les moineaux se sauvent de leur nid.
Maint´nant, la brave dame a les ch´veux tout blancs.
Mais elle songe enfin à son grand enfant
Qui s´est envolé, l´âme vagabonde.
R´viendra-t-il un jour? C´est si grand le monde.
Mais voilà qu´un soir, quelqu´un a sonné.
Un sergent est là, sergent décoré.
Monsieur, vous d´mandez?
Lui n´ose rien dire
Puis soudain s´avance dans un bon sourire
Et la prenant entre ses bras,
Il dit : Maman, tu n´ me reconnais donc pas?
C´est l´ moineau, c´est l´ titi;
C´est l´ gamin d´ Paris
Qui revient au domicile.
J´ suis pas riche, maintenant
Mais j´ gagnerai d´ l´argent.
Bonne maman, ne t´ fais pas d´ bile.
Je suis blagueur, j´suis farceur,
Ça, y a pas d´erreur,
Mais l´ travail ne m´ fait pas peur.
Mon devoir envers toi, maint´nant, j´ l´ai compris :
C´est mon tour de réchauffer ton nid.
Un petit moineau sur l´herbe est tombé;
Un gosse en haillons sur l´oiseau se jette,
Mais une brave dame d´un geste l´arrête.
Que fais-tu, gamin? Laisse-le partir!
Ça t´amuse donc bien de le faire souffrir?
Ma, que l´gosse répond, voyons la p´tit´ mère,
On s´ connaît tous deux puisque l´on est frères;
Car moi aussi, j´ suis un petit
Que la misère a fait tomber du nid.
J´ suis l´moineau, j´suis l´ titi;
J´ suis l´ gamin d´ Paris.
Dans la rue, je me faufile,
Nez au vent, bataillant,
Mais toujours chantant,
J´ vais tout droit sans me faire de bile,
J´ suis blagueur, j´ suis farceur,
Ça, y a pas d´erreur.
Mais comme au fond, j´ai bon cœur
J´ vais grimper tout là-haut de peur qu´il s´ennuie,
Remettre mon moineau dans son nid.
La bonne dame émue lui dit : Mon enfant,
T´es tout seul, veux-tu que j´ sois ta maman?
L´enfant a dit oui; elle l´amène chez elle,
Lui fait don de tout, c´est une vie nouvelle.
Mais, en grandissant, il se sent gêné.
Il n´ pense qu´à une chose : c´est sa liberté.
Dehors, le soleil éclaire la grande route.
C´est l´ printemps qui chante; joyeux, il écoute.
Alors un soir, il est parti,
Laissant seulement ces quelques mots d´écrits :
J´ suis l´moineau, j´ suis l´titi;
J´ suis l´ gamin d´ Paris.
Dans la vie faut que j´ me faufile.
Je suis grand, j´ai vingt ans;
Faut que j´aille de l´avant.
Bonne maman, ne t´ fais pas de bile.
J´ suis blagueur, j´suis farceur,
Ça, y a pas d´erreur,
Mais n´ crois pas qu´ j´ai mauvais cœur.
M´en veux pas, tu l´ sais bien : quand ils ont grandi,
Les moineaux se sauvent de leur nid.
Maint´nant, la brave dame a les ch´veux tout blancs.
Mais elle songe enfin à son grand enfant
Qui s´est envolé, l´âme vagabonde.
R´viendra-t-il un jour? C´est si grand le monde.
Mais voilà qu´un soir, quelqu´un a sonné.
Un sergent est là, sergent décoré.
Monsieur, vous d´mandez?
Lui n´ose rien dire
Puis soudain s´avance dans un bon sourire
Et la prenant entre ses bras,
Il dit : Maman, tu n´ me reconnais donc pas?
C´est l´ moineau, c´est l´ titi;
C´est l´ gamin d´ Paris
Qui revient au domicile.
J´ suis pas riche, maintenant
Mais j´ gagnerai d´ l´argent.
Bonne maman, ne t´ fais pas d´ bile.
Je suis blagueur, j´suis farceur,
Ça, y a pas d´erreur,
Mais l´ travail ne m´ fait pas peur.
Mon devoir envers toi, maint´nant, j´ l´ai compris :
C´est mon tour de réchauffer ton nid.