L'éphémère et la durée
par Jacques Bertin
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Peux-tu chasser le vent des arbres
Tourner la page des oiseaux
Interdire qu´il saigne au marbre
Annuler le pacte des eaux
Arrêter la trame de l´ombre
Réfuter la trêve des rues
Et retenir l´escadre sombre
Des nuages qui sont sans but
Et qui redonnera confiance
A l´aveugle qui fut trompé
Et à ce mendiant d´espérance
Qu´un rire aura fait trébucher
A qui une femme a donné
En riant au bonheur la chance
Et il s´y est abandonné
Et au beau rire de l´absence
Je t´attendrai comme on se venge
Comme l´incendie dans l´été
Comme un mal court dans la vendange
Ou la pluie chante sur le blé
Mais j´ai vu le sang plein les arbres
J´ai vu les yeux mentir-aimer
Dans ma nuit court une lézarde
Mes maquis! Mes déshérités,
Je vous rassemble, je vous arme,
La nuit, je vous envoie creuser
La blessure bleue d´une larme
Au ventre de la femme aimée
Chaque nuit la douleur du songe
Mobilise mes guerriers noirs
Et un cancer d´argent me ronge
Tu passes tout près sans me voir,
Barque floue, robe dans l´eau, moire,
Et ton rire vers le soir fuit
Vers à l´envers l´éclair en Loire
Au crépuscule où tu t´appuies.
T´en souvient-il? Le quai, le fleuve,
La première larme donnée,
Si longtemps d´attente, et la neuve
Larme, la vie abandonnée...
Je t´attendrai. Mille ans peut-être.
Derrière les hauts murs du mal.
La chanson triste des fenêtres
Et l´amas des violons du bal,
C´est moi, ce sera moi, la voûte
Des appels dans ton âme! Fuis!
Je te poursuis. Mille ans. Nos routes,
Toutes nos vies. Toute la nuit.
J´aurai mis des mots plein le temps
Pour bloquer les ponts, les passages.
Je suis la vengeance et la rage.
Bien sûr, je t´attendrai mille ans!
Tourner la page des oiseaux
Interdire qu´il saigne au marbre
Annuler le pacte des eaux
Arrêter la trame de l´ombre
Réfuter la trêve des rues
Et retenir l´escadre sombre
Des nuages qui sont sans but
Et qui redonnera confiance
A l´aveugle qui fut trompé
Et à ce mendiant d´espérance
Qu´un rire aura fait trébucher
A qui une femme a donné
En riant au bonheur la chance
Et il s´y est abandonné
Et au beau rire de l´absence
Je t´attendrai comme on se venge
Comme l´incendie dans l´été
Comme un mal court dans la vendange
Ou la pluie chante sur le blé
Mais j´ai vu le sang plein les arbres
J´ai vu les yeux mentir-aimer
Dans ma nuit court une lézarde
Mes maquis! Mes déshérités,
Je vous rassemble, je vous arme,
La nuit, je vous envoie creuser
La blessure bleue d´une larme
Au ventre de la femme aimée
Chaque nuit la douleur du songe
Mobilise mes guerriers noirs
Et un cancer d´argent me ronge
Tu passes tout près sans me voir,
Barque floue, robe dans l´eau, moire,
Et ton rire vers le soir fuit
Vers à l´envers l´éclair en Loire
Au crépuscule où tu t´appuies.
T´en souvient-il? Le quai, le fleuve,
La première larme donnée,
Si longtemps d´attente, et la neuve
Larme, la vie abandonnée...
Je t´attendrai. Mille ans peut-être.
Derrière les hauts murs du mal.
La chanson triste des fenêtres
Et l´amas des violons du bal,
C´est moi, ce sera moi, la voûte
Des appels dans ton âme! Fuis!
Je te poursuis. Mille ans. Nos routes,
Toutes nos vies. Toute la nuit.
J´aurai mis des mots plein le temps
Pour bloquer les ponts, les passages.
Je suis la vengeance et la rage.
Bien sûr, je t´attendrai mille ans!