Passer l'hiver
par Jacques Bertin
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J´aurai encore laissé passer l´hiver
Sans refaire la charpente mangée aux vers
Et ni enfin écrire cette lettre
Sur l´amour, sur le vide rongeant l´être
J´aurai aimé mal, très, toutes mes femmes
Mal entretenu tous mes feux et flammes
Je n´aurai pas vu le mot sous la porte
Mais j´aurai hurlé dans des sonos mortes
J´aurai mal parlé pour mes espérances
Dépensé tout le bien de mes parents
Dans toutes les danses perdu mon pas
Fait le coup de poing où il fallait pas
J´aurai convoqué les mots et les dieux
Sans retenir l´eau crevant le barrage
Ni les poissons d´or sautant dans tes yeux
Ni la silhouette avec son bagage
J´aurai attendu longtemps l´aube et l´homme
Puis je me serai endormi trop tôt
Quand j´étais peut-être l´aube et cet homme
J´ai froid dans mon manteau
La nuit se dévide et le soleil fond
Et j´aurai laissé courir sur son aire
Le beau bateau. Il est échoué sur les hauts-fonds
De tes yeux, ton silence, ton désert!
J´aurai laissé mon fils comme un voleur
Fuir par la porte étroite sous mon cœur
S´en alla chercher une balle au front
Mon petit combattant, ma ressemblance...
J´aurai toujours pris la vie de très haut
Et sans avoir pas trahi père et mère
J´aurai laissé par le carreau cassé entrer l´hiver
J´aurai laissé mourir de froid tous mes oiseaux
Sans refaire la charpente mangée aux vers
Et ni enfin écrire cette lettre
Sur l´amour, sur le vide rongeant l´être
J´aurai aimé mal, très, toutes mes femmes
Mal entretenu tous mes feux et flammes
Je n´aurai pas vu le mot sous la porte
Mais j´aurai hurlé dans des sonos mortes
J´aurai mal parlé pour mes espérances
Dépensé tout le bien de mes parents
Dans toutes les danses perdu mon pas
Fait le coup de poing où il fallait pas
J´aurai convoqué les mots et les dieux
Sans retenir l´eau crevant le barrage
Ni les poissons d´or sautant dans tes yeux
Ni la silhouette avec son bagage
J´aurai attendu longtemps l´aube et l´homme
Puis je me serai endormi trop tôt
Quand j´étais peut-être l´aube et cet homme
J´ai froid dans mon manteau
La nuit se dévide et le soleil fond
Et j´aurai laissé courir sur son aire
Le beau bateau. Il est échoué sur les hauts-fonds
De tes yeux, ton silence, ton désert!
J´aurai laissé mon fils comme un voleur
Fuir par la porte étroite sous mon cœur
S´en alla chercher une balle au front
Mon petit combattant, ma ressemblance...
J´aurai toujours pris la vie de très haut
Et sans avoir pas trahi père et mère
J´aurai laissé par le carreau cassé entrer l´hiver
J´aurai laissé mourir de froid tous mes oiseaux