Regarde bien, petit
par Jacques Brel
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Regarde bien, petit,
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Est-ce un lointain voisin
Un voyageur perdu
Un revenant de guerre
Un montreur de dentelles?
Est-ce un abbé porteur
De ces fausses nouvelles
Qui aident à vieillir?
Est-ce mon frère qui vient
Me dire qu´il est temps
D´un peu moins nous haïr?
Ou n´est-ce que le vent
Qui gonfle un peu le sable
Et forme des mirages
Pour nous passer le temps?
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Ce n´est pas un voisin
Son cheval est trop fier
Pour être de ce coin
Pour revenir de guerre,
Ce n´est pas un abbé
Son cheval est trop pauvre
Pour être paroissien,
Ce n´est pas un marchand
Son cheval est trop clair
Son habit est trop blanc
Et aucun voyageur
N´a plus passé le pont
Depuis la mort du père
Ni ne sait nos prénoms
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Non, ce n´est pas mon frère
Son cheval aurait bu
Non, ce n´est pas mon frère
Il ne l´oserait plus
Il n´est plus rien ici
Qui puisse le servir
Non, ce n´est pas mon frère
Mon frère a pu mourir
Cette ombre de midi
Aurait plus de tourments
S´il s´agissait de lui
Allons, c´est bien le vent
Qui gonfle un peu le sable
Pour nous passer le temps
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui part
Que nous ne saurons pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Il faut sécher tes larmes
Y a un homme qui part
Que nous ne saurons pas
Tu peux ranger les armes
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Est-ce un lointain voisin
Un voyageur perdu
Un revenant de guerre
Un montreur de dentelles?
Est-ce un abbé porteur
De ces fausses nouvelles
Qui aident à vieillir?
Est-ce mon frère qui vient
Me dire qu´il est temps
D´un peu moins nous haïr?
Ou n´est-ce que le vent
Qui gonfle un peu le sable
Et forme des mirages
Pour nous passer le temps?
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Ce n´est pas un voisin
Son cheval est trop fier
Pour être de ce coin
Pour revenir de guerre,
Ce n´est pas un abbé
Son cheval est trop pauvre
Pour être paroissien,
Ce n´est pas un marchand
Son cheval est trop clair
Son habit est trop blanc
Et aucun voyageur
N´a plus passé le pont
Depuis la mort du père
Ni ne sait nos prénoms
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui vient
Que je ne connais pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Non, ce n´est pas mon frère
Son cheval aurait bu
Non, ce n´est pas mon frère
Il ne l´oserait plus
Il n´est plus rien ici
Qui puisse le servir
Non, ce n´est pas mon frère
Mon frère a pu mourir
Cette ombre de midi
Aurait plus de tourments
S´il s´agissait de lui
Allons, c´est bien le vent
Qui gonfle un peu le sable
Pour nous passer le temps
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Sur la plaine là-bas
À hauteur des roseaux
Entre ciel et moulin
Y a un homme qui part
Que nous ne saurons pas
Regarde bien, petit,
Regarde bien
Il faut sécher tes larmes
Y a un homme qui part
Que nous ne saurons pas
Tu peux ranger les armes