La chambre
par Jacques Douai
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On m´a donné quatre vieux murs,
Pour y loger mes quatre membres.
Et dans ce réduit très obscur,
Je voulus installer ma chambre.
Pour lui donner un air conquet,
Je suspendis aux murs en pente,
Les diplômes que j´ai manqués,
Et mes décorations absentes.
Sur une table les photos,
De celles qui se refusèrent.
Sur des rayons les in-quarto,
Des livres que je n´ai su faire.
J´ai mis derrière les fagots,
Les grands crus de notre royaume.
Les Chambertin et les Margaux,
Dont j´ignore jusqu´à l´arôme.
Et dans un vaste coffre-fort,
Rangées en piles régulières,
Toutes les valeurs et tout l´or,
Que j´aurais pu gagner naguère.
Par la fenêtre se glissant,
Voici qu´un doux rayon bleuâtre,
Est venu remplir mon théâtre,
D´un mobilier étourdissant.
Voici des tapis d´ambition,
Voici des tentures de rêve,
Voici qu´un rideau se soulève,
sur un chevalet d´illusion.
Voici des coussins de serments,
Couvrant des fauteuils de promesses,
Et puis des colliers de tendresse,
Et des bouquets de sentiments.
Voici les mirages de l´art,
Voici des songes en rasade,
Le divan de Schéhérazade,
Et le clavecin de Mozart.
La chimère en quatre secondes,
Décorateur sur champ d´azur,
A fait de mes quatre vieux murs,
La plus belle chambre du monde.
La, la, la, la.
Pour y loger mes quatre membres.
Et dans ce réduit très obscur,
Je voulus installer ma chambre.
Pour lui donner un air conquet,
Je suspendis aux murs en pente,
Les diplômes que j´ai manqués,
Et mes décorations absentes.
Sur une table les photos,
De celles qui se refusèrent.
Sur des rayons les in-quarto,
Des livres que je n´ai su faire.
J´ai mis derrière les fagots,
Les grands crus de notre royaume.
Les Chambertin et les Margaux,
Dont j´ignore jusqu´à l´arôme.
Et dans un vaste coffre-fort,
Rangées en piles régulières,
Toutes les valeurs et tout l´or,
Que j´aurais pu gagner naguère.
Par la fenêtre se glissant,
Voici qu´un doux rayon bleuâtre,
Est venu remplir mon théâtre,
D´un mobilier étourdissant.
Voici des tapis d´ambition,
Voici des tentures de rêve,
Voici qu´un rideau se soulève,
sur un chevalet d´illusion.
Voici des coussins de serments,
Couvrant des fauteuils de promesses,
Et puis des colliers de tendresse,
Et des bouquets de sentiments.
Voici les mirages de l´art,
Voici des songes en rasade,
Le divan de Schéhérazade,
Et le clavecin de Mozart.
La chimère en quatre secondes,
Décorateur sur champ d´azur,
A fait de mes quatre vieux murs,
La plus belle chambre du monde.
La, la, la, la.