L'inconnue de londres
par Jacques Douai
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Y avait partout des cris stridents
Y avait partout des mains coupables
Et des bandits considérables
Qui me faisaient grincer des dents
Et dans la rue aux mille gorges
Avec son ciel qu´on ne voit plus
Magnifiant mon seul écu
J´ai pu gagner le coupe-gorge
Dis-moi, fille du Nord,
Avec ton air tranquille
Tu écumes la ville
Et dois gagner de l´or
Non pas, répondit-elle,
Je suis encore pucelle
Et ne suis là vraiment
Que par enchantement
Et l´inconnue parla
Comme on parle aux navires
Dans les ports orgueilleux
Que les départs déchirent
Je restais là comme un dadais
Elle était belle comme un cygne
Et moi, j´avais une de ces guignes
Ça n´était pas c´ que je croyais
Elle me conta des faits étranges
Qu´elle habitait un ciel pervers
D´où l´on voyait tout à l´envers
Pendant ce temps-là, moi j´ faisais l´ange
Dis-moi, fille du Nord,
Avec ton air bizarre
Et tes façons barbares
Tu serais mieux dehors
Je sais, répondit-elle,
J´ai tort d´être pucelle
Crois-moi en vérité
C´est ma célébrité
Et l´inconnue chanta
Comme on chante à l´église
Les dimanches matin
Aux messes des marquises
La chambre était au paradis
D´un vieil hôtel à luminaire
Où l´on cultive la chimère
En y mettant un peu le prix
C´est une chose épouvantable
On était presque au petit matin
J´avais beau lui faire un dessin
Elle voulait pas se mettre à table
Dis-moi, fille du Nord,
Avec tes airs primaires
Tu me la bailles amère
Je ne suis plus d´accord
Tant pis, répondit-elle,
Si je reste pucelle
La fin te le dira
Alors, tu comprendras
Et l´inconnue pleura
Comme on pleure au théâtre
En voyant des pantins
Se foutre des emplâtres
On croit trouver une âme sœur
Et l´on récolte une vestale
Qui vient vous faire la morale
Dans un hôtel sans ascenseur
J´en étais là de mes pensées
J´ai senti sa main sur mes yeux
Tout comme un truc miraculeux
Et la dame s´est en allée
Dis-moi, fille du Nord,
Hélas, adieu romance
A peine ça commence
On change de décor
J´ croyais que ces demoiselles
N´étaient jamais pucelles
Et puis, sait-on jamais,
A une exception près
Et la vierge lassée
Partit sans m´avoir eu...
Ça n´était qu´un soldat
De l´Armée du Salut!
Y avait partout des mains coupables
Et des bandits considérables
Qui me faisaient grincer des dents
Et dans la rue aux mille gorges
Avec son ciel qu´on ne voit plus
Magnifiant mon seul écu
J´ai pu gagner le coupe-gorge
Dis-moi, fille du Nord,
Avec ton air tranquille
Tu écumes la ville
Et dois gagner de l´or
Non pas, répondit-elle,
Je suis encore pucelle
Et ne suis là vraiment
Que par enchantement
Et l´inconnue parla
Comme on parle aux navires
Dans les ports orgueilleux
Que les départs déchirent
Je restais là comme un dadais
Elle était belle comme un cygne
Et moi, j´avais une de ces guignes
Ça n´était pas c´ que je croyais
Elle me conta des faits étranges
Qu´elle habitait un ciel pervers
D´où l´on voyait tout à l´envers
Pendant ce temps-là, moi j´ faisais l´ange
Dis-moi, fille du Nord,
Avec ton air bizarre
Et tes façons barbares
Tu serais mieux dehors
Je sais, répondit-elle,
J´ai tort d´être pucelle
Crois-moi en vérité
C´est ma célébrité
Et l´inconnue chanta
Comme on chante à l´église
Les dimanches matin
Aux messes des marquises
La chambre était au paradis
D´un vieil hôtel à luminaire
Où l´on cultive la chimère
En y mettant un peu le prix
C´est une chose épouvantable
On était presque au petit matin
J´avais beau lui faire un dessin
Elle voulait pas se mettre à table
Dis-moi, fille du Nord,
Avec tes airs primaires
Tu me la bailles amère
Je ne suis plus d´accord
Tant pis, répondit-elle,
Si je reste pucelle
La fin te le dira
Alors, tu comprendras
Et l´inconnue pleura
Comme on pleure au théâtre
En voyant des pantins
Se foutre des emplâtres
On croit trouver une âme sœur
Et l´on récolte une vestale
Qui vient vous faire la morale
Dans un hôtel sans ascenseur
J´en étais là de mes pensées
J´ai senti sa main sur mes yeux
Tout comme un truc miraculeux
Et la dame s´est en allée
Dis-moi, fille du Nord,
Hélas, adieu romance
A peine ça commence
On change de décor
J´ croyais que ces demoiselles
N´étaient jamais pucelles
Et puis, sait-on jamais,
A une exception près
Et la vierge lassée
Partit sans m´avoir eu...
Ça n´était qu´un soldat
De l´Armée du Salut!