L'antéchrist
par Jean Bertola
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Je ne suis pas du tout l´Antéchrist de service,
J´ai même pour Jésus et pour son sacrifice
Un brin d´admiration, soit dit sans ironie.
Car ce n´est sûrement pas une sinécure,
Non, que de se laisser cracher à la figure
Par la canaille et la racaille réunies.
Bien sûr, il est normal que la foule révère
Ce héros qui jadis partit pour aller faire
L´alpiniste avant l´heure en haut du Golgotha,
En portant sur l´épaule une croix accablante,
En méprisant l´insulte et le remonte-pente,
Et sans aucun bravo qui le réconfortât!
Bien sûr, autour du front, la couronne d´épines,
L´éponge trempée dans Dieu sait quelle bibine,
Et les clous enfoncés dans les pieds et les mains,
C´est très inconfortable et ça vous tarabuste,
Même si l´on est brave et si l´on est robuste,
Et si le paradis est au bout du chemin.
Bien sûr, mais il devait défendre son prestige,
Car il était le fils du ciel, l´enfant prodige,
Il était le Messie et ne l´ignorait pas.
Entre son père et lui, c´était l´accord tacite :
Tu montes sur la croix et je te ressuscite!
On meurt de confiance avec un tel papa.
Il a donné sa vie sans doute mais son zèle
Avait une portée quasi universelle
Qui rendait le supplice un peu moins douloureux.
Il savait que, dans chaque église, il serait tête
D´affiche et qu´il aurait son portrait en vedette,
Entouré des élus, des saints, des bienheureux.
En se sacrifiant, il sauvait tous les hommes.
Du moins le croyait-il! Au point où nous en sommes,
On peut considérer qu´il s´est fichu dedans.
Le jeu, si j´ose dire, en valait la chandelle.
Bon nombre de chrétiens et même d´infidèles,
Pour un but aussi noble, en feraient tout autant.
Cela dit je ne suis pas l´Antéchrist de service.
J´ai même pour Jésus et pour son sacrifice
Un brin d´admiration, soit dit sans ironie.
Car ce n´est sûrement pas une sinécure,
Non, que de se laisser cracher à la figure
Par la canaille et la racaille réunies.
Bien sûr, il est normal que la foule révère
Ce héros qui jadis partit pour aller faire
L´alpiniste avant l´heure en haut du Golgotha,
En portant sur l´épaule une croix accablante,
En méprisant l´insulte et le remonte-pente,
Et sans aucun bravo qui le réconfortât!
Bien sûr, autour du front, la couronne d´épines,
L´éponge trempée dans Dieu sait quelle bibine,
Et les clous enfoncés dans les pieds et les mains,
C´est très inconfortable et ça vous tarabuste,
Même si l´on est brave et si l´on est robuste,
Et si le paradis est au bout du chemin.
Bien sûr, mais il devait défendre son prestige,
Car il était le fils du ciel, l´enfant prodige,
Il était le Messie et ne l´ignorait pas.
Entre son père et lui, c´était l´accord tacite :
Tu montes sur la croix et je te ressuscite!
On meurt de confiance avec un tel papa.
Il a donné sa vie sans doute mais son zèle
Avait une portée quasi universelle
Qui rendait le supplice un peu moins douloureux.
Il savait que, dans chaque église, il serait tête
D´affiche et qu´il aurait son portrait en vedette,
Entouré des élus, des saints, des bienheureux.
En se sacrifiant, il sauvait tous les hommes.
Du moins le croyait-il! Au point où nous en sommes,
On peut considérer qu´il s´est fichu dedans.
Le jeu, si j´ose dire, en valait la chandelle.
Bon nombre de chrétiens et même d´infidèles,
Pour un but aussi noble, en feraient tout autant.
Cela dit je ne suis pas l´Antéchrist de service.