Bien sûr le pays est bien rude et notre accent colle à nos pas
Pour toi ce serait solitude que de venir vivre chez moi
Toi qui rêves de partir au sud où le soleil fait chanter la voix
De ceux qui ont pris l´habitude de rire de la pluie et du froid
Et je sais bien que c´est folie si aujourd´hui moi je t´écris
Que j´aimerais tant te voir ici que pour moi tu quittes Paris

Si tu savais comme il est bon de marcher à travers les dunes
La Mer du Nord pour horizon bleue sous un rayon de la lune
Si tu savais comme il est doux le cœur plus léger que la plume
De voir tomber l´automne roux au miroir des étangs qui fument
J´aimerais tant que tes yeux s´ouvrent aux beautés qui sont mon pays
J´aimerais tant que tu découvres qu´il y a d´autres paradis

Si notre soleil est moins fort il sait la pierre philosophale
Qui change l´eau et ciel en or au long de la Côte d´Opale
Et montant canaux et rivières c´est un pays de verts tendres
Doux pays de briques et de pierres, qui t´attend là pour te surprendre
Et c´est ce reflet de couleurs aux bleus-roses des aquarelles
Qui repeint les yeux et le cœur, de ceux qui en font leur chapelle
J´aimerais tant que toi et moi on vive ici, amants, amis
Et qu´on fasse de ce pays-là le bel écrin de notre vie.