Le klondyke
par Jean-Pierre Ferland
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Te souviens-tu du Klondyke
D´il y a belle lurette
Te souviens-tu du Klondyke
Du temps qu´on était jeuneau
C´était pas de la bière d´épinette
C´était loin d´être un cadeau
Mais on n´était pas feluette
On n´avait pas peur de l´eau
T´sais qu´on ne manquait pas d´attaque
Le jour qu´on a sacré le camp
Avec nos cliques et nos claques
J´en reprends un autre coup de printemps
Te souviens-tu du Klondyke
Des soirées au chalumeau
Maudit, maudit Klondyke
Où il ne faisait jamais beau
Des fois qu´on se mettait pompette
Au gros gin comme des saoulauds
On se pétait la margoulette
es jours qu´on s´ennuyait trop
On a t´y cassé de la roche
On s´est t´y bourré les poches
Si à c´t´heure on est tout nu
C´est parce qu´on l´a ben voulu
Klondy, Klondyke, Klondyke dyke
On est pas prêt de t´oublier
Si je m´appelais Braque ou Van Hyke
Si je te peindrais les yeux fermés
Mais je ne m´appelle rien comme tout le monde
Ce que je voudrais faire, je n´peux pas
Quand j´ai les idées fécondes
J´me fais mon p´tit cinéma
Le Klondyke a pu changer
Mais pas la rue Mackenzie
Te souviens-tu de la poudrée
Qui passait sa vie couchée
Ce qu´elle avait les tétons durs
Et quand elle mettait ses bas
Qu´elle avait t´y de l´envergure
Ou bien si elle en n´avait pas?
Ça m´a coûté assez de cernes
Pour qu´aujourd´hui je m´en souvienne
Mais oh fais pas l´innocent
Ça a dû t´en coûter autant
Te souviens-tu des étranges
Qui venaient tâter les ruisseaux
Qui dépensaient leur petit change
Mais qui ne faisaient pas vieux os
Te souviens-tu des pépites
Qu´on caressait dans nos mains
Qui étaient de l´or pendant la nuit
Pis qui brillaient plus le matin
C´était presqu´une vie d´artiste
Tellement c´était excitant
Y a de quoi avoir le vin triste
Y a de quoi pleurnicher tout le temps
Te souviens-tu du Klondyke
Quand l´espoir touche à l´été
Te souviens-tu du Klondyke
Où on est jamais allé
On était bien trop feluettes
On avait trop peur de l´eau
On s´est sali en chaussettes
C´est moins dur mais c´est moins beau
Je me demande si l´existence
Celle qu´on a si mal connue
Nous donnerait une dernière chance
D´aller faire ce qu´on aurait dû
D´aller risquer pour apprendre
D´aller cesser de vivoter
On aurait peut-être rien à revendre
Mais de quoi de vrai à se raconter
On prendrait le premier turnpike
Qui mène au prochain bateau
On se retrouverait au Klondyke
En moins de temps qu´il en faut
Moi je me mettrais sur la pioche
Et toi sur le sablier
Viens Léo, l´hiver approche...
D´il y a belle lurette
Te souviens-tu du Klondyke
Du temps qu´on était jeuneau
C´était pas de la bière d´épinette
C´était loin d´être un cadeau
Mais on n´était pas feluette
On n´avait pas peur de l´eau
T´sais qu´on ne manquait pas d´attaque
Le jour qu´on a sacré le camp
Avec nos cliques et nos claques
J´en reprends un autre coup de printemps
Te souviens-tu du Klondyke
Des soirées au chalumeau
Maudit, maudit Klondyke
Où il ne faisait jamais beau
Des fois qu´on se mettait pompette
Au gros gin comme des saoulauds
On se pétait la margoulette
es jours qu´on s´ennuyait trop
On a t´y cassé de la roche
On s´est t´y bourré les poches
Si à c´t´heure on est tout nu
C´est parce qu´on l´a ben voulu
Klondy, Klondyke, Klondyke dyke
On est pas prêt de t´oublier
Si je m´appelais Braque ou Van Hyke
Si je te peindrais les yeux fermés
Mais je ne m´appelle rien comme tout le monde
Ce que je voudrais faire, je n´peux pas
Quand j´ai les idées fécondes
J´me fais mon p´tit cinéma
Le Klondyke a pu changer
Mais pas la rue Mackenzie
Te souviens-tu de la poudrée
Qui passait sa vie couchée
Ce qu´elle avait les tétons durs
Et quand elle mettait ses bas
Qu´elle avait t´y de l´envergure
Ou bien si elle en n´avait pas?
Ça m´a coûté assez de cernes
Pour qu´aujourd´hui je m´en souvienne
Mais oh fais pas l´innocent
Ça a dû t´en coûter autant
Te souviens-tu des étranges
Qui venaient tâter les ruisseaux
Qui dépensaient leur petit change
Mais qui ne faisaient pas vieux os
Te souviens-tu des pépites
Qu´on caressait dans nos mains
Qui étaient de l´or pendant la nuit
Pis qui brillaient plus le matin
C´était presqu´une vie d´artiste
Tellement c´était excitant
Y a de quoi avoir le vin triste
Y a de quoi pleurnicher tout le temps
Te souviens-tu du Klondyke
Quand l´espoir touche à l´été
Te souviens-tu du Klondyke
Où on est jamais allé
On était bien trop feluettes
On avait trop peur de l´eau
On s´est sali en chaussettes
C´est moins dur mais c´est moins beau
Je me demande si l´existence
Celle qu´on a si mal connue
Nous donnerait une dernière chance
D´aller faire ce qu´on aurait dû
D´aller risquer pour apprendre
D´aller cesser de vivoter
On aurait peut-être rien à revendre
Mais de quoi de vrai à se raconter
On prendrait le premier turnpike
Qui mène au prochain bateau
On se retrouverait au Klondyke
En moins de temps qu´il en faut
Moi je me mettrais sur la pioche
Et toi sur le sablier
Viens Léo, l´hiver approche...