Les cheveux blancs
par Jeanne Plante
lyricscopy.com
Comme chaque année
Je suis venue
J´ai traversé
La longue rue
Qui te sépare
Du centre-ville
Du petit bar
Un peu sordide
Où le matin
Les paysans
Encore à jeun
Attaquent au blanc
Il faut dire que
Dans ces villages
On n´ voit qu´ des vieux
Dans l´ paysage
Alors j´ me dis
Que j´ les comprends
Oui, qu´à leur place
J´en f´rais autant
Tout à coup, j´eus l´image
Toi, seul, dans ta maison
Les rides sur ton visage
Des cheveux blancs trop longs
Papa, oui, c´est dommage
J´ai été un peu longue
Mais j´ai le doux présage
Que nous nous retrouverons
Un peu d´avance
Je me suis dit :
Depuis l´enfance
Je suis partie
Mon père peut bien
Attendre un peu
Qu´est-ce que ça change
Une heure ou deux?
Je suis entrée
Discrètement
Dans le café
Comme tous les ans
J´ai levé la tête
Et j´ai souri
J´ me sentais bête
Alors j´ai dit :
Un p´tit ballon
Monsieur l´ marchand
Un simple fond
De ce vin blanc
Tout à coup j´eus l´image
Toi, seul, dans ta maison
Les rides sur ton visage
Des cheveux blancs trop longs
Peut-être qu´avec l´âge
Tu es un peu moins con
Oui, j´ai le doux présage
Que... hummm hummm...
Lourde de fatigue
Contre le bar
Je me retourne
Vers le miroir
J´observe en douce
Les vieux papis
Lançant les dés
Sur le tapis
J´essaie de voir
Si les trombines
Dans ma mémoire
Se rembobinent
J´avoue, messieurs,
Vous êtes touchants
Vous avez l´air
De vieux enfants
Dans mon ivresse
Je fus frappée
Par la vieillesse
De mon reflet
Tout à coup j´eus l´image
Moi, seule, dans ma maison
Les rides sur mon visage
Des cheveux blancs trop longs
Quel étrange mirage!
Est-ce que j´ perds la raison?
Parfois j´ me décourage
J´ai le cœur plein de plomb
Dans ce décor
Un peu usé
Un bruit dehors
Fit sursauter
Les petits vieux
Dans un élan
Quittèrent les lieux
Tranquillement
Et quand la porte
Fut refermée
J´entendis quel-
Qu´un murmurer :
Excusez-moi
Cher monsieur
Je n´ vois plus rien
Je suis trop vieux
Il m´a semblé
Dans le miroir
Que j´ connaissais
Votre regard
Approchez-vous
Je vous en prie
Asseyez-vous
Moi, c´est Henri
Je suis venue
J´ai traversé
La longue rue
Qui te sépare
Du centre-ville
Du petit bar
Un peu sordide
Où le matin
Les paysans
Encore à jeun
Attaquent au blanc
Il faut dire que
Dans ces villages
On n´ voit qu´ des vieux
Dans l´ paysage
Alors j´ me dis
Que j´ les comprends
Oui, qu´à leur place
J´en f´rais autant
Tout à coup, j´eus l´image
Toi, seul, dans ta maison
Les rides sur ton visage
Des cheveux blancs trop longs
Papa, oui, c´est dommage
J´ai été un peu longue
Mais j´ai le doux présage
Que nous nous retrouverons
Un peu d´avance
Je me suis dit :
Depuis l´enfance
Je suis partie
Mon père peut bien
Attendre un peu
Qu´est-ce que ça change
Une heure ou deux?
Je suis entrée
Discrètement
Dans le café
Comme tous les ans
J´ai levé la tête
Et j´ai souri
J´ me sentais bête
Alors j´ai dit :
Un p´tit ballon
Monsieur l´ marchand
Un simple fond
De ce vin blanc
Tout à coup j´eus l´image
Toi, seul, dans ta maison
Les rides sur ton visage
Des cheveux blancs trop longs
Peut-être qu´avec l´âge
Tu es un peu moins con
Oui, j´ai le doux présage
Que... hummm hummm...
Lourde de fatigue
Contre le bar
Je me retourne
Vers le miroir
J´observe en douce
Les vieux papis
Lançant les dés
Sur le tapis
J´essaie de voir
Si les trombines
Dans ma mémoire
Se rembobinent
J´avoue, messieurs,
Vous êtes touchants
Vous avez l´air
De vieux enfants
Dans mon ivresse
Je fus frappée
Par la vieillesse
De mon reflet
Tout à coup j´eus l´image
Moi, seule, dans ma maison
Les rides sur mon visage
Des cheveux blancs trop longs
Quel étrange mirage!
Est-ce que j´ perds la raison?
Parfois j´ me décourage
J´ai le cœur plein de plomb
Dans ce décor
Un peu usé
Un bruit dehors
Fit sursauter
Les petits vieux
Dans un élan
Quittèrent les lieux
Tranquillement
Et quand la porte
Fut refermée
J´entendis quel-
Qu´un murmurer :
Excusez-moi
Cher monsieur
Je n´ vois plus rien
Je suis trop vieux
Il m´a semblé
Dans le miroir
Que j´ connaissais
Votre regard
Approchez-vous
Je vous en prie
Asseyez-vous
Moi, c´est Henri