Le tour du monde
par Juliette Gréco
lyricscopy.com
Quand j´débarquais à Conakri
Y avait un nommé Henri
C´était un sapajou d´naissance
Il y avait tel hippopotame
Qu´on l´appelait Jéroboam
Et une girafe la grande Hortense
Mais il y avait par-dessus tout
Une jolie fille aux yeux doux
Quand j´débarquais à Singapour
Y avait une gosse belle comme l´amour
Dont les yeux étaient de turquoise
Elle venait d´Chine ou de l´Annam
Alors c´était Mam´zelle Tina
Ou mieux Nini la Tonkinoise
C´était une girl aux yeux bridés
C´était p´t´êt´ moi, si vous voulez
Dans une ruelle de la Chiaia
Je me souviens d´une trattoria
Et là chantait Maria la brune
Ou Marie pour les habitués
Du Sixième de Bersagliers
Dont je portais le chapeau à plumes
Oui, c´était moi Maria-Marie
Qui chantait tous les stornelli
À côté d´un pub à Stepney
Y avait des soleils irlandais
Tout un régiment de Marines
Ils aimaient les chansons d´amour
Souvenir d´un lointain Singapour
Où bien des regrets prédominent
Et pour leur plaire, je leur chantais
"La p´tite Birmane de Mandalay"
Près d´Savannah, dans le Texas
Entre Galvestone et Dallas
C´était l´bon temps des gardiens d´vaches
Ils jetaient l´or comme des mégots
Dans les bars de San Francisco
À l´heure où les filles s´amourachent
En c´temps-là j´avais vingt-cinq ans
Et j´trouvais l´jeu très amusant
Plus tard, j´ai connu un gaucho
Probablement du Rio Negro
Il possédait une guitare
Une boîte de maté et des chansons
Moi, j´étais la môme Concepciòn
Et je fumais de gros cigares
En croupe, sur son petit cheval
C´était là tout mon capital
Maint´nant ch´uis rentrée au pays
Les yeux éteints, les ch´veux flétris
Un peu moins fraîche, un peu moins ronde,
Ah! si j´avais su, j´s´rais restée
Les pieds au chaud dans mon foyer
Au lieu de faire le tour du monde
Pour les filles, ça n´vaut rien de bon
Que de jouer au Christophe Colomb!
Y avait un nommé Henri
C´était un sapajou d´naissance
Il y avait tel hippopotame
Qu´on l´appelait Jéroboam
Et une girafe la grande Hortense
Mais il y avait par-dessus tout
Une jolie fille aux yeux doux
Quand j´débarquais à Singapour
Y avait une gosse belle comme l´amour
Dont les yeux étaient de turquoise
Elle venait d´Chine ou de l´Annam
Alors c´était Mam´zelle Tina
Ou mieux Nini la Tonkinoise
C´était une girl aux yeux bridés
C´était p´t´êt´ moi, si vous voulez
Dans une ruelle de la Chiaia
Je me souviens d´une trattoria
Et là chantait Maria la brune
Ou Marie pour les habitués
Du Sixième de Bersagliers
Dont je portais le chapeau à plumes
Oui, c´était moi Maria-Marie
Qui chantait tous les stornelli
À côté d´un pub à Stepney
Y avait des soleils irlandais
Tout un régiment de Marines
Ils aimaient les chansons d´amour
Souvenir d´un lointain Singapour
Où bien des regrets prédominent
Et pour leur plaire, je leur chantais
"La p´tite Birmane de Mandalay"
Près d´Savannah, dans le Texas
Entre Galvestone et Dallas
C´était l´bon temps des gardiens d´vaches
Ils jetaient l´or comme des mégots
Dans les bars de San Francisco
À l´heure où les filles s´amourachent
En c´temps-là j´avais vingt-cinq ans
Et j´trouvais l´jeu très amusant
Plus tard, j´ai connu un gaucho
Probablement du Rio Negro
Il possédait une guitare
Une boîte de maté et des chansons
Moi, j´étais la môme Concepciòn
Et je fumais de gros cigares
En croupe, sur son petit cheval
C´était là tout mon capital
Maint´nant ch´uis rentrée au pays
Les yeux éteints, les ch´veux flétris
Un peu moins fraîche, un peu moins ronde,
Ah! si j´avais su, j´s´rais restée
Les pieds au chaud dans mon foyer
Au lieu de faire le tour du monde
Pour les filles, ça n´vaut rien de bon
Que de jouer au Christophe Colomb!