Sur l'oreiller
par Juliette
lyricscopy.com
J´aurai beaucoup trop chaud peut-être
Il fera sombre, que m´importe
Je n´ouvrirai pas la fenêtre
Et laisserai fermée ma porte
Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Votre parfum sur l´oreiller
Laissez-moi deviner
Ces subtiles odeurs
Et promener mon nez
Parfait inquisiteur
Il y a des fleurs en vous
Que je ne connais pas
Et que gardent jaloux
Les replis de mes draps
Oh, la si fragile prison!
Il suffirait d´un peu de vent
Pour que les chères émanations
Quittent ma vie et mon divan
Tenez, voici, j´ai découvert
Dissimulées sous l´évidence
De votre Chanel ordinaire
De plus secrètes fulgurances
Il me faudrait les retenir
Pour donner corps à l´éphémère
Recomposer votre élixir
Pour en habiller mes chimères
Sans doute il y eut des rois
Pour vous fêter enfant
En vous disant "Reçois
Et la myrrhe et l´encens"
Les fées de la légende
Penchées sur le berceau
Ont fleuri de lavande
Vos yeux et votre peau
J´ai deviné tous vos effets
Ici l´empreinte du jasmin
Par là la trace de l´oeillet
Et là le soupçon de benjoin
Je pourrais dire ton enfance
Elle est dans l´essence des choses
Je sais le parfum des vacances
Dans les jardins couverts de roses
Une grand-mère aux confitures
Un bon goûter dans la besace
Piquantes ronces, douces mûres
L´enfance est un parfum tenace
Tout ce sucre c´est vous
Tout ce sucre et ce miel
Le doux du roudoudou
L´amande au caramel
Les filles à la vanille
Les garçons au citron
L´été sous la charmille
Et l´hiver aux marrons
Je reprendrais bien volontiers
Des mignardises que tu recèles
Pour retrouver dans mon soulier
Ma mandarine de Noël
Voici qu´au milieu des bouquets
De douces fleurs et de bonbons
S´offre à mon nez soudain inquiet
Une troublante exhalaison
C´est l´odeur animale
De l´humaine condition
De la sueur et du sale
Et du mauvais coton
Et voici qu´ils affleurent
L´effluve du trépas
L´odeur d´un corps qui meurt
Entre ses derniers draps
Avant que le Temps souverain
Et sa cruelle taquinerie
N´emportent votre amour ou le mien
Vers d´autres cieux ou d´autres lits
Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Toute votre âme sur l´oreiller
Il fera sombre, que m´importe
Je n´ouvrirai pas la fenêtre
Et laisserai fermée ma porte
Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Votre parfum sur l´oreiller
Laissez-moi deviner
Ces subtiles odeurs
Et promener mon nez
Parfait inquisiteur
Il y a des fleurs en vous
Que je ne connais pas
Et que gardent jaloux
Les replis de mes draps
Oh, la si fragile prison!
Il suffirait d´un peu de vent
Pour que les chères émanations
Quittent ma vie et mon divan
Tenez, voici, j´ai découvert
Dissimulées sous l´évidence
De votre Chanel ordinaire
De plus secrètes fulgurances
Il me faudrait les retenir
Pour donner corps à l´éphémère
Recomposer votre élixir
Pour en habiller mes chimères
Sans doute il y eut des rois
Pour vous fêter enfant
En vous disant "Reçois
Et la myrrhe et l´encens"
Les fées de la légende
Penchées sur le berceau
Ont fleuri de lavande
Vos yeux et votre peau
J´ai deviné tous vos effets
Ici l´empreinte du jasmin
Par là la trace de l´oeillet
Et là le soupçon de benjoin
Je pourrais dire ton enfance
Elle est dans l´essence des choses
Je sais le parfum des vacances
Dans les jardins couverts de roses
Une grand-mère aux confitures
Un bon goûter dans la besace
Piquantes ronces, douces mûres
L´enfance est un parfum tenace
Tout ce sucre c´est vous
Tout ce sucre et ce miel
Le doux du roudoudou
L´amande au caramel
Les filles à la vanille
Les garçons au citron
L´été sous la charmille
Et l´hiver aux marrons
Je reprendrais bien volontiers
Des mignardises que tu recèles
Pour retrouver dans mon soulier
Ma mandarine de Noël
Voici qu´au milieu des bouquets
De douces fleurs et de bonbons
S´offre à mon nez soudain inquiet
Une troublante exhalaison
C´est l´odeur animale
De l´humaine condition
De la sueur et du sale
Et du mauvais coton
Et voici qu´ils affleurent
L´effluve du trépas
L´odeur d´un corps qui meurt
Entre ses derniers draps
Avant que le Temps souverain
Et sa cruelle taquinerie
N´emportent votre amour ou le mien
Vers d´autres cieux ou d´autres lits
Je veux garder pour en mourir
Ce que vous avez oublié
Sur les décombres de nos désirs
Toute votre âme sur l´oreiller