Caroline
par Julos Beaucarne
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Ô toi, ma sœur du temps passé
Portant bandeau ou papillotes
Et cet air noblement lassé
Qu´on trouve aux images vieillottes
Ma belle enfant qui rougissait
Quand se gonflait ta crinoline
En apprenant par cœur Musset
Tu sanglotais, ô Caroline
À petits mots sous-entendus
À petits gestes de mitaines
On te parlait d´un prétendu
Frisant déjà la cinquantaine
Tu pianotais sagement
En regardant par la fenêtre
Si, par hasard, un bel amant
Sur la chaussée allait paraître
Ton père avait des favoris
Ta mère avait sa chaufferette
Tu dessinais au gabarit
Et tu rêvais d´un amourette
Ma Caroline en robe puce
Qui soupirait au subjonctif
Disant "Que j´aime" ou "que je pusse"
Comme on répète un leit-motiv
S´ils avaient vu tes seins, tes boucles
Des rois fameux t´auraient offert
Leurs anneaux d´or, leurs escarboucles
Et leurs châteaux bardés de fer
On aurait dit "Voilà Diane
Agnès, Cassandre aux yeux roués
Son corps plus souple que liane
Retient l´amour qu´il a loué
Hélas, hélas, ma Caroline
Qui vous fanez sur un divan
Pour soulever vos crinolines
Il faudrait plus qu´un peu de vent
Vous êtes sage et restez fille
À moins de marier Gaston
Et l´on dira dans la famille...
Mais, après tout, que dira-t-on?
Que dira-t-on?
Portant bandeau ou papillotes
Et cet air noblement lassé
Qu´on trouve aux images vieillottes
Ma belle enfant qui rougissait
Quand se gonflait ta crinoline
En apprenant par cœur Musset
Tu sanglotais, ô Caroline
À petits mots sous-entendus
À petits gestes de mitaines
On te parlait d´un prétendu
Frisant déjà la cinquantaine
Tu pianotais sagement
En regardant par la fenêtre
Si, par hasard, un bel amant
Sur la chaussée allait paraître
Ton père avait des favoris
Ta mère avait sa chaufferette
Tu dessinais au gabarit
Et tu rêvais d´un amourette
Ma Caroline en robe puce
Qui soupirait au subjonctif
Disant "Que j´aime" ou "que je pusse"
Comme on répète un leit-motiv
S´ils avaient vu tes seins, tes boucles
Des rois fameux t´auraient offert
Leurs anneaux d´or, leurs escarboucles
Et leurs châteaux bardés de fer
On aurait dit "Voilà Diane
Agnès, Cassandre aux yeux roués
Son corps plus souple que liane
Retient l´amour qu´il a loué
Hélas, hélas, ma Caroline
Qui vous fanez sur un divan
Pour soulever vos crinolines
Il faudrait plus qu´un peu de vent
Vous êtes sage et restez fille
À moins de marier Gaston
Et l´on dira dans la famille...
Mais, après tout, que dira-t-on?
Que dira-t-on?