Colloque sentimental
par Léo Ferré
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Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux formes ont tout à l´heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l´on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.
- Te souvient-il de notre extase ancienne
- Pourquoi voulez-vous donc qu´il m´en souvienne?
- Ton cour bat-il toujours à mon seul nom?
- Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.
- Ah! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches! - C´est possible.
- Qu´il était bleu, le ciel, et grand, l´espoir!
- L´espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles
Et la nuit seule entendit leurs paroles.
Deux formes ont tout à l´heure passé.
Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l´on entend à peine leurs paroles.
Dans le vieux parc solitaire et glacé,
Deux spectres ont évoqué le passé.
- Te souvient-il de notre extase ancienne
- Pourquoi voulez-vous donc qu´il m´en souvienne?
- Ton cour bat-il toujours à mon seul nom?
- Toujours vois-tu mon âme en rêve? - Non.
- Ah! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches! - C´est possible.
- Qu´il était bleu, le ciel, et grand, l´espoir!
- L´espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.
Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles
Et la nuit seule entendit leurs paroles.