Le faux poète
par Léo Ferré
lyricscopy.com
Sans latitude, sans un sou, le cul cloué
A cheval sur l´Atlas où mes filles besognent
J´ai l´œil morne du voyageur qui s´est gouré
Et qui rentre au bordel pour vider sa vergogne
Le slip barricadé et la pantoufle au vert
Des cover-girls vissées au mur qui se lamente
Une bible qui bâille un psaume de travers
Et ma feuille d´impôts qui me ronge la rente
Il pleure dans ma cour des chats de Tahiti
Des clitoris germains, des lèvres sous-marines
Et ma sirène m´accompagne dans le lit
Au son du pot-au-feu qui meurt dans la cuisine
Dans ses yeux Niagara, je noie l´alexandrin
Dans sa gaine, je sens pourrir toute l´Afrique
Mon sexe géographe et la carte à la main
Je la viole à New York et m´endors en Attique
J´ai fait l´amour avec Saturne au Bal à Jo
L´accordéon crissait des javas hérétiques
Sur le mont de Vénus et ma croix sur le dos
Je suis mort cette nuit en fumant des Celtiques
Neuilly, Honolulu, mon sperme s´est caillé
J´ai shunté ma goualante aux îles Carolines
Et porte ce matin mes sens dépareillés
Au lave-heure du coin où sèche Proserpine
Les fleurs de Nouméa se fanent à Paris
Les robinets suintants musiquent des tropiques
Je suis là et mon âme est coincée à demi
Entre un vieux pull-over et des couilles laïques
J´ai un railway dans l´âme et je tourne de l´œil
Vomissant alentour mes reliefs migratoires
La voie lactée a fait pipi dans son fauteuil
Et je me suis cassé la gueule dans le square
Miserere de l´avenue aux pieds rivés
Des albatros venus d´on ne sait où jouissent
Des rimes de nylon au cul du vieil été
Qui se meurt dans le ciel en vieilles cicatrices
Il y a des astres retraités chez Ripolin
Qui cherchent un emploi en dorure sur tranche
Et des étoiles d´or qui sont dans le pétrin
Ça pue l´éternité sur les façades blanches
Ah! l´avion qui là-haut métallise l´azur
Les coliques de Dieu dégueulent du pétrole
Je crois en toi, Seigneur, et j´ai mal au Futur
Au quatre cent vingt-et-un, j´ai paumé l´Acropole
Le soleil s´est couché ce soir, avec ton gars
Le fils de l´homme avait du spleen dans sa musette
Un vieux compte à régler avec la lune en bas
Qui se soûlait la gueule avec un faux poète
A cheval sur l´Atlas où mes filles besognent
J´ai l´œil morne du voyageur qui s´est gouré
Et qui rentre au bordel pour vider sa vergogne
Le slip barricadé et la pantoufle au vert
Des cover-girls vissées au mur qui se lamente
Une bible qui bâille un psaume de travers
Et ma feuille d´impôts qui me ronge la rente
Il pleure dans ma cour des chats de Tahiti
Des clitoris germains, des lèvres sous-marines
Et ma sirène m´accompagne dans le lit
Au son du pot-au-feu qui meurt dans la cuisine
Dans ses yeux Niagara, je noie l´alexandrin
Dans sa gaine, je sens pourrir toute l´Afrique
Mon sexe géographe et la carte à la main
Je la viole à New York et m´endors en Attique
J´ai fait l´amour avec Saturne au Bal à Jo
L´accordéon crissait des javas hérétiques
Sur le mont de Vénus et ma croix sur le dos
Je suis mort cette nuit en fumant des Celtiques
Neuilly, Honolulu, mon sperme s´est caillé
J´ai shunté ma goualante aux îles Carolines
Et porte ce matin mes sens dépareillés
Au lave-heure du coin où sèche Proserpine
Les fleurs de Nouméa se fanent à Paris
Les robinets suintants musiquent des tropiques
Je suis là et mon âme est coincée à demi
Entre un vieux pull-over et des couilles laïques
J´ai un railway dans l´âme et je tourne de l´œil
Vomissant alentour mes reliefs migratoires
La voie lactée a fait pipi dans son fauteuil
Et je me suis cassé la gueule dans le square
Miserere de l´avenue aux pieds rivés
Des albatros venus d´on ne sait où jouissent
Des rimes de nylon au cul du vieil été
Qui se meurt dans le ciel en vieilles cicatrices
Il y a des astres retraités chez Ripolin
Qui cherchent un emploi en dorure sur tranche
Et des étoiles d´or qui sont dans le pétrin
Ça pue l´éternité sur les façades blanches
Ah! l´avion qui là-haut métallise l´azur
Les coliques de Dieu dégueulent du pétrole
Je crois en toi, Seigneur, et j´ai mal au Futur
Au quatre cent vingt-et-un, j´ai paumé l´Acropole
Le soleil s´est couché ce soir, avec ton gars
Le fils de l´homme avait du spleen dans sa musette
Un vieux compte à régler avec la lune en bas
Qui se soûlait la gueule avec un faux poète