Ma vie est un slalom
par Léo Ferré
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Ma vie est un slalom entre mes ombres
Dans la brume là-bas, je vois un assassin
Tout empourpré dans le couchant qui tend l´épaule
Un soleil, ça descend toujours comme un vaurien
Ça vous met son couteau entre les pôles
J´ai peur de ce soleil, maman, je ne sais rien
Ni toi ni moi ni eux ni ce chagrin de l´aube
Qui me fait chaque fois renaître du destin
Que vous croyez heureux qui n´est que machinal
Ma vie est un slalom entre mon mal
Mes cheveux n´ont plus de licol
Mes chiens n´ont plus de muselière
Et mes hiboux prennent leur vol
Tout à l´heure à Orly-sur-terre
Mes araignées font des habits
Pour les princesses de la Mort
Mes hiboux dans les bars de nuit
Boivent la mienne au ralenti
Je suis d´ici, je suis d´ailleurs
Je ne suis pas et que t´importe
À toi, la fille au joli cœur
Qui s´en va mesurant ma porte
À peine rabattue sur moi
Ma porte comme une visière
Ombre ma gueule d´où je vois
Tant de lumière sans lumière
Ma vie est un slalom machinal, machinal
Mon ombre a son soleil qui lui lèche sa trace
Quelle horreur de m´entendre
Quelle horreur de gueuler
Quand pourrais-je m´étendre sur une marge nette
Et regarder passer le texte à la lunette?
Être l´indifférent sur le monde accroupi
Le monde fait toujours pipi le cul par terre
L´espoir vaincu
L´espoir debout
L´espoir caché
Et puis le désespoir qui lui sert d´arrangeur
Ma vie est un slalom entre mon cœur
Ça pue l´éternité dans ce bar-discothèque
L´éternité de la matière à Music-Love
Et ces couples muets devant l´imaginaire
Cet adultère abstrait encombré de pilules
Au moins s´ils connaissaient le Sacre du Printemps
Et moi qui meurs de froid devant ma page blanche
Dans la brume là-bas, je vois un assassin
Tout empourpré dans le couchant qui tend l´épaule
Un soleil, ça descend toujours comme un vaurien
Ça vous met son couteau entre les pôles
J´ai peur de ce soleil, maman, je ne sais rien
Ni toi ni moi ni eux ni ce chagrin de l´aube
Qui me fait chaque fois renaître du destin
Que vous croyez heureux qui n´est que machinal
Ma vie est un slalom entre mon mal
Mes cheveux n´ont plus de licol
Mes chiens n´ont plus de muselière
Et mes hiboux prennent leur vol
Tout à l´heure à Orly-sur-terre
Mes araignées font des habits
Pour les princesses de la Mort
Mes hiboux dans les bars de nuit
Boivent la mienne au ralenti
Je suis d´ici, je suis d´ailleurs
Je ne suis pas et que t´importe
À toi, la fille au joli cœur
Qui s´en va mesurant ma porte
À peine rabattue sur moi
Ma porte comme une visière
Ombre ma gueule d´où je vois
Tant de lumière sans lumière
Ma vie est un slalom machinal, machinal
Mon ombre a son soleil qui lui lèche sa trace
Quelle horreur de m´entendre
Quelle horreur de gueuler
Quand pourrais-je m´étendre sur une marge nette
Et regarder passer le texte à la lunette?
Être l´indifférent sur le monde accroupi
Le monde fait toujours pipi le cul par terre
L´espoir vaincu
L´espoir debout
L´espoir caché
Et puis le désespoir qui lui sert d´arrangeur
Ma vie est un slalom entre mon cœur
Ça pue l´éternité dans ce bar-discothèque
L´éternité de la matière à Music-Love
Et ces couples muets devant l´imaginaire
Cet adultère abstrait encombré de pilules
Au moins s´ils connaissaient le Sacre du Printemps
Et moi qui meurs de froid devant ma page blanche