Mon rêve familier
par Léo Ferré
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Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D´une femme inconnue, et que j´aime, et qui m´aime
Et qui n´est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m´aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d´être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? - Je l´ignore.
Son nom? Je me souviens qu´il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L´inflexion des voix chères qui se sont tues.
D´une femme inconnue, et que j´aime, et qui m´aime
Et qui n´est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m´aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon cœur, transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d´être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse? - Je l´ignore.
Son nom? Je me souviens qu´il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L´inflexion des voix chères qui se sont tues.