Spleen
par Léo Ferré
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Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l´esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l´horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l´Espérance, comme une chauve-souris,
S´en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D´une vaste prison imite les barreaux,
Et qu´un peuple muet d´infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l´Espoir,
Vaincu, pleure, et l´Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Sur l´esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l´horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits;
Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l´Espérance, comme une chauve-souris,
S´en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris;
Quand la pluie étalant ses immenses traînées
D´une vaste prison imite les barreaux,
Et qu´un peuple muet d´infâmes araignées
Vient tendre ses filets au fond de nos cerveaux,
Des cloches tout à coup sautent avec furie
Et lancent vers le ciel un affreux hurlement,
Ainsi que des esprits errants et sans patrie
Qui se mettent à geindre opiniâtrement.
- Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme; l´Espoir,
Vaincu, pleure, et l´Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir.