Le mort joyeux (charles baudelaire)
par Louis Capart
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LE MORT JOYEUX (Poème de Baudelaire, musique de Louis Capart)
Dans une terre grasse et pleine d´escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l´oubli comme un requin dans l´onde.
Je hais les testaments et je hais les tombeaux;
Plutôt que d´implorer une larme du monde,
Vivant j´aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Ô vers!Noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux.
A travers ma ruine, allez donc sans remords,
Et dites-moi s´il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts,
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!
Dans une terre grasse et pleine d´escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l´oubli comme un requin dans l´onde.
Je hais les testaments et je hais les tombeaux;
Plutôt que d´implorer une larme du monde,
Vivant j´aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Ô vers!Noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux.
A travers ma ruine, allez donc sans remords,
Et dites-moi s´il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts,
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!