Si l'on gardait
par Marc Robine
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Si l´on gardait, depuis des temps, des temps
Si l´on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Crinières de nuit, toisons de safran
Et les cheveux couleur de feuilles mortes
Si on les gardait depuis bien longtemps
Noués bout à bout pour tisser les voiles
Qui vont sur la mer
Il y aurait tant et tant sur la mer
Tant de cheveux roux, tant de cheveux clairs
Et tant de cheveux de nuit sans étoiles
Il y aurait tant de soyeuses voiles
Luisant au soleil, bombant sous le vent
Que les oiseaux gris qui vont sur la mer
Que ces grands oiseaux sentiraient souvent
Se poser sur eux
Les baisers partis de tous ces cheveux
Baisers qu´on sema sur tous ces cheveux
Et puis en allés parmi le grand vent...
Parmi le grand vent...
Si l´on gardait, depuis des temps, des temps
Si l´on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Crinières de nuit, toisons de safran
Et les cheveux couleur de feuilles mortes
Si on les gardait depuis bien longtemps
Noués bout à bout pour tordre des cordes
Afin d´attacher
A de gros anneaux, tous les prisonniers
Et qu´on leur permît de se promener
Au bout de leur corde
Les liens des cheveux seraient longs, si longs
Qu´en les déroulant du seuil des prisons
Tous les prisonniers, tous les prisonniers
Pourraient s´en aller jusqu´à leur maison...
Jusqu´à leur maison...
Si l´on gardait, depuis des temps, des temps
Si l´on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Les liens des cheveux seraient longs, si longs
Qu´en les déroulant du seuil des prisons
Tous les prisonniers, tous les prisonniers
Pourraient s´en aller jusqu´à leur maison...
Jusqu´à leur maison...
Si l´on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Crinières de nuit, toisons de safran
Et les cheveux couleur de feuilles mortes
Si on les gardait depuis bien longtemps
Noués bout à bout pour tisser les voiles
Qui vont sur la mer
Il y aurait tant et tant sur la mer
Tant de cheveux roux, tant de cheveux clairs
Et tant de cheveux de nuit sans étoiles
Il y aurait tant de soyeuses voiles
Luisant au soleil, bombant sous le vent
Que les oiseaux gris qui vont sur la mer
Que ces grands oiseaux sentiraient souvent
Se poser sur eux
Les baisers partis de tous ces cheveux
Baisers qu´on sema sur tous ces cheveux
Et puis en allés parmi le grand vent...
Parmi le grand vent...
Si l´on gardait, depuis des temps, des temps
Si l´on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Crinières de nuit, toisons de safran
Et les cheveux couleur de feuilles mortes
Si on les gardait depuis bien longtemps
Noués bout à bout pour tordre des cordes
Afin d´attacher
A de gros anneaux, tous les prisonniers
Et qu´on leur permît de se promener
Au bout de leur corde
Les liens des cheveux seraient longs, si longs
Qu´en les déroulant du seuil des prisons
Tous les prisonniers, tous les prisonniers
Pourraient s´en aller jusqu´à leur maison...
Jusqu´à leur maison...
Si l´on gardait, depuis des temps, des temps
Si l´on gardait, souples et odorants
Tous les cheveux des femmes qui sont mortes
Tous les cheveux blonds, tous les cheveux blancs
Les liens des cheveux seraient longs, si longs
Qu´en les déroulant du seuil des prisons
Tous les prisonniers, tous les prisonniers
Pourraient s´en aller jusqu´à leur maison...
Jusqu´à leur maison...