Partout son père et sa mère
Étaient estimés
On citait leurs mœurs austères
Dans tout le quartier
Comme ils avaient un sale gosse
Par respect pour eux
Quand le môme était trop rosse
On fermait les yeux
Et n´osant pas le punir
On pensait dans un soupir

Ses parents sont tellement gentils
Qu´on n´ peut rien refuser à c´ petit
C´est ainsi qu´on le laisse sans façons
Fourrer la tête du griffon
Dans l´ bocal aux cornichons
Ses parents sont tellement gentils
S´il lui prend l´envie d´ faire pipi
Contre le piano ou l´ bois d´ lit
Pour l´amuser, on l´ fait aussi
Ses parents sont tellement gentils

Il devint un joyeux drille
Et un beau garçon
Aimant prendre avec les filles
Des airs polissons
Les blondes comme les brunes
Tombaient dans ses bras
Avec lui, j´en sais plus d´une
Qui sautèrent le pas
S´ laissant gentiment cueillir
Elles pensaient dans un soupir

Ses parents sont tellement gentils
Qu´on n´ peut rien refuser à c´ petit
Ce serait mal de vouloir résister
Son papa serait froissé
On n´ veut pas l´ désobliger
Ses parents sont tellement gentils
C´est pour eux qu´on se donne à lui
Et quand on le tient dans son lit
On dit que sa mère vous bénit
Ses parents sont tellement gentils

Revenant à la sagesse
À trente ans sonnés
Il conduit une p´tite jeunesse
Devant le curé
Ce fut un charmant ménage
Auquel tout sourit
Où jamais aucun nuage
N´ troubla l´ ciel du lit
Ne cherchant qu´à lui faire plaisir
Sa femme pense dans un soupir

Ses parents sont tellement gentils
Qu´on n´ peut rien refuser à c´ petit
Comme elle veut assurer son bonheur
Et qu´elle l´aime avec candeur
Elle le trompe de tout son cœur
Ses parents sont tellement gentils
Qu´ pour qu´il soit veinard aujourd´hui
À pied, à cheval ou en taxi
Elle se donne à tous ses amis
Ses parents sont tellement gentils