Chanson sous la pluie
par Michèle Bernard
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Il pleurait au bord du trottoir
Mains dans les poches, triste regard
Les godasses qui traînent sur le bitume
L´ cerveau barbouillé d´un méchant rhume
Pas plus d´amis que de mouchoir
Se laissait aller au désespoir
C´est plus poli de faire ça chez soi
Mais de chez-soi, il n´en avait pas
Ses larmes dans le caniveau
Entraînaient papiers et mégots
Il les regardait d´un air très doux
S´en aller vers la bouche d´égout
Les passants détournaient les yeux
Un homme qui pleure, ça fait curieux
La tête enfoncée dans leur journal
Ils s´ disaient "Ce type-là n´est pas normal"
Comme il n´ pouvait plus s´arrêter
L´ caniveau s´ mit à déborder
Un flot de tristesse emplit la rue
Comme une rivière saugrenue
Les dauphins, les lions des fontaines
Soudain émus par tant de peine
Se mirent à couler tant et tant
Que tous les jets d´eau en firent autant
Irrésistible désespoir
Emportant voitures et trottoirs
En un instant, on vit disparaître
Tout un régiment de majorettes
Les femmes et les enfants d´abord
Y a de la tristesse à tribord
Des automobilistes périrent
Pour ne pas abandonner leur navire
Stupéfaits les gens aux fenêtres
Regardaient la rue disparaître
Mais n´osaient pas se jeter à l´eau
Leur fallait une bouée, un maillot
Pourtant, les plus désespérés
Se décidèrent à plonger
C´était joli du haut des balcons
De les voir sauter de leur prison
En sifflant "Chantons sous la pluie"
S´en furent dans la ville engloutie
En suivant l´homme si malheureux
Qui déjà se sentait beaucoup mieux
La la la la la
C´était une chanson d´évasion
Pour nettoyer son horizon
Quand la ville est trop laide et trop grise
Et trop cher le billet pour Venise
Et qu´on pleure au bord du trottoir
Mains dans les poches, triste regard
Les godasses qui traînent sur le bitume
L´ cerveau barbouillé d´un méchant rhume
Mains dans les poches, triste regard
Les godasses qui traînent sur le bitume
L´ cerveau barbouillé d´un méchant rhume
Pas plus d´amis que de mouchoir
Se laissait aller au désespoir
C´est plus poli de faire ça chez soi
Mais de chez-soi, il n´en avait pas
Ses larmes dans le caniveau
Entraînaient papiers et mégots
Il les regardait d´un air très doux
S´en aller vers la bouche d´égout
Les passants détournaient les yeux
Un homme qui pleure, ça fait curieux
La tête enfoncée dans leur journal
Ils s´ disaient "Ce type-là n´est pas normal"
Comme il n´ pouvait plus s´arrêter
L´ caniveau s´ mit à déborder
Un flot de tristesse emplit la rue
Comme une rivière saugrenue
Les dauphins, les lions des fontaines
Soudain émus par tant de peine
Se mirent à couler tant et tant
Que tous les jets d´eau en firent autant
Irrésistible désespoir
Emportant voitures et trottoirs
En un instant, on vit disparaître
Tout un régiment de majorettes
Les femmes et les enfants d´abord
Y a de la tristesse à tribord
Des automobilistes périrent
Pour ne pas abandonner leur navire
Stupéfaits les gens aux fenêtres
Regardaient la rue disparaître
Mais n´osaient pas se jeter à l´eau
Leur fallait une bouée, un maillot
Pourtant, les plus désespérés
Se décidèrent à plonger
C´était joli du haut des balcons
De les voir sauter de leur prison
En sifflant "Chantons sous la pluie"
S´en furent dans la ville engloutie
En suivant l´homme si malheureux
Qui déjà se sentait beaucoup mieux
La la la la la
C´était une chanson d´évasion
Pour nettoyer son horizon
Quand la ville est trop laide et trop grise
Et trop cher le billet pour Venise
Et qu´on pleure au bord du trottoir
Mains dans les poches, triste regard
Les godasses qui traînent sur le bitume
L´ cerveau barbouillé d´un méchant rhume