Le tango de claudette
par Michèle Bernard
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C´est une rue bien proprette
Où vivent des gens honnêtes
Qui parlent un triste esperanto
Cidunati-tiercé-loto
Et les concierges ont des trognes
Qui luisent dans les cours borgnes
Leur bête noire c´est les chiens
Juste après les Nord-Africains
Dieu merci, y a Claudette
Qui sourit derrière ses côtelettes
Et se moque bien des ragots
Dans sa villa de godiveaux
Et sur la rue cruelle
Étale jambons et quenelles
Et fait crédit à qui lui plaît
De sa banque de boudin frais
C´est une rue militante
Au zinc du bar d´ la détente
Deux braves papas pour l´apéro
Rejouent Néron, rejouent Franco
À coup d´ rouge, à coup d´ momies
Ils reprennent les Colonies
Et pour s´ distraire entre poteaux
Se r´font la nuit des longs couteaux
Dieu merci, y a Claudette
En furie derrière ses rosettes
Dans son bunker de lard fumé
Sauve qui peut! Le monde est cinglé
Et sur la rue méchante
Elle ouvre ses portes battantes
Et nargue les grands méchants loups
De sa caverne de saindoux
C´est une rue bien à l´aise
Quand fleurit la charentaise
Dans les chaumières et dans les cœurs
À l´ombre des télés couleurs
Elle a l´ trottoir qui frétille
À l´heure des loups et des filles
Qui se gèlent au coin des allées
Sous l´œil goguenard des poulets
Pendant c´ temps, y a Claudette
Qui s´ paye un petit soir de fête
Une petite tranche de bonheur
En sortant du congélateur
Les cochons qui sommeillent
Et qui lui ronronnent à l´oreille
Des visions de charcuterie
Pires qu´à la Saint-Barthélémy
Les concierges, les proxénètes
Passent à la moulinette
Les petits Pétain de comptoir
Les p´tits Zorro du Progrès-Soir
Sont changés en andouillettes
En pâtés, en amourettes
Ils implorent qu´on les gracie
Devant l´autel de jésus cuit
C´est le rêve à Claudette
Quand elle a peur des gens honnêtes
Qui par malheur n´ont jamais vu
Plus loin que le p´tit bout d´ leur rue
Dieu merci, y a Claudette
Sur la rue, comme une fenêtre
Comme un bol d´air pour les passants
C´est déjà mieux qu´un bol de sang
Où vivent des gens honnêtes
Qui parlent un triste esperanto
Cidunati-tiercé-loto
Et les concierges ont des trognes
Qui luisent dans les cours borgnes
Leur bête noire c´est les chiens
Juste après les Nord-Africains
Dieu merci, y a Claudette
Qui sourit derrière ses côtelettes
Et se moque bien des ragots
Dans sa villa de godiveaux
Et sur la rue cruelle
Étale jambons et quenelles
Et fait crédit à qui lui plaît
De sa banque de boudin frais
C´est une rue militante
Au zinc du bar d´ la détente
Deux braves papas pour l´apéro
Rejouent Néron, rejouent Franco
À coup d´ rouge, à coup d´ momies
Ils reprennent les Colonies
Et pour s´ distraire entre poteaux
Se r´font la nuit des longs couteaux
Dieu merci, y a Claudette
En furie derrière ses rosettes
Dans son bunker de lard fumé
Sauve qui peut! Le monde est cinglé
Et sur la rue méchante
Elle ouvre ses portes battantes
Et nargue les grands méchants loups
De sa caverne de saindoux
C´est une rue bien à l´aise
Quand fleurit la charentaise
Dans les chaumières et dans les cœurs
À l´ombre des télés couleurs
Elle a l´ trottoir qui frétille
À l´heure des loups et des filles
Qui se gèlent au coin des allées
Sous l´œil goguenard des poulets
Pendant c´ temps, y a Claudette
Qui s´ paye un petit soir de fête
Une petite tranche de bonheur
En sortant du congélateur
Les cochons qui sommeillent
Et qui lui ronronnent à l´oreille
Des visions de charcuterie
Pires qu´à la Saint-Barthélémy
Les concierges, les proxénètes
Passent à la moulinette
Les petits Pétain de comptoir
Les p´tits Zorro du Progrès-Soir
Sont changés en andouillettes
En pâtés, en amourettes
Ils implorent qu´on les gracie
Devant l´autel de jésus cuit
C´est le rêve à Claudette
Quand elle a peur des gens honnêtes
Qui par malheur n´ont jamais vu
Plus loin que le p´tit bout d´ leur rue
Dieu merci, y a Claudette
Sur la rue, comme une fenêtre
Comme un bol d´air pour les passants
C´est déjà mieux qu´un bol de sang