Je ne suis qu´une pauv´ gosse
Qui, chaque soir, vend ses fleurettes
Aux gens qui font la noce
Aux belles dames en grande toilette
Qui montrent leurs parures
Leurs diames qui font rêver
Comme elles ont des fourrures
Elles croient qu´ c´est arrivé

Dans les boîtes de nuit
Je vais d´un air aimable
Cherchant parmi le bruit
Des clients charitables
Avant d´offrir mes fleurs
J´examine leurs compagnes
Car elles n´ont un peu d´ cœur
Qu´après beaucoup d´ champagne

Mes fleurettes jolies
Apportent à tous ces gens qui dansent
Un peu de poésie
Un peu de fraîcheur, d´innocence
Pourtant, on me repousse
On m´injurie parfois
Jamais une voix douce
Ne répond à ma voix

Dans les boîtes de nuit
Quand les gens sont aimables
Gentiment j´ leur souris
Je vais près de leurs tables
Madame, prenez ces roses
Prenez-les, c´est pour rien
Excusez-moi si j´ose
Mais elles vous vont si bien

Et j´achète aujourd´hui
Ce que j´ vendais naguère
Mais quand je vois, pourtant,
Une marchande de fleurettes
Je me souviens du temps
Où j´avais pas d´ galette