Jean misère
par Mouloudji
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[Décharné, de haillons vêtu
Fou de fièvre, au coin d´une impasse,
Jean Misère s´est abattu
Douleur, dit-il, n´es-tu pas lasse?]
{Refrain:}
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Pas un astre et pas un ami!
La place est déserte et perdue.
S´il faisait sec, j´aurais dormi,
Il pleut de la neige fondue.
{au Refrain}
Est-ce la fin, mon vieux pavé?
Tu vois : ni gîte, ni pitance.
Ah, la poche au fiel a crevé.
Je voudrais vomir l´existence.
{au Refrain}
Je fus bon ouvrier tailleur,
Vieux, que suis-je? Une loque immonde.
C´est l´histoire du travailleur,
Depuis que notre monde est monde.
{au Refrain}
Maigre salaire et nul repos,
Il faut qu´on s´y fasse ou qu´on crève.
Bonnets carrés et chassepots
Ne se mettent jamais en grève.
{au Refrain}
Malheur! Ils nous font la leçon,
Ils prêchent l´ordre et la famille :
La guerre a tué mon garçon,
Le luxe a débauché ma fille!
{au Refrain}
De ces détrousseurs inhumains,
L´Eglise bénit les sacoches
Et leur bon Dieu nous tient les mains
Pendant qu´on fouille dans nos poches.
{au Refrain}
Un jour, le ciel s´est éclairé,
Le soleil a lui dans mon bouge.
J´ai pris l´arme d´un fédéré,
Et j´ai suivi le drapeau rouge.
{au Refrain}
Mais, par mille, on nous coucha bas :
C´était sinistre au clair de lune.
Quand on m´a retiré du tas,
J´ai crié "Vive la Commune!"
{au Refrain}
Adieu, martyrs de Satory!
Adieu, nos châteaux en Espagne!
Ah! Mourons... Ce monde est pourri.
On en sort comme on sort d´un bagne.
{au Refrain}
[A la morgue on coucha son corps.
Et tous les jours, dalles de pierre,
Vous étalez de nouveaux morts,
Les otages de la misère!
{au Refrain}]
Fou de fièvre, au coin d´une impasse,
Jean Misère s´est abattu
Douleur, dit-il, n´es-tu pas lasse?]
{Refrain:}
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Ah mais! Ah mais!
Ça ne finira donc jamais?
Pas un astre et pas un ami!
La place est déserte et perdue.
S´il faisait sec, j´aurais dormi,
Il pleut de la neige fondue.
{au Refrain}
Est-ce la fin, mon vieux pavé?
Tu vois : ni gîte, ni pitance.
Ah, la poche au fiel a crevé.
Je voudrais vomir l´existence.
{au Refrain}
Je fus bon ouvrier tailleur,
Vieux, que suis-je? Une loque immonde.
C´est l´histoire du travailleur,
Depuis que notre monde est monde.
{au Refrain}
Maigre salaire et nul repos,
Il faut qu´on s´y fasse ou qu´on crève.
Bonnets carrés et chassepots
Ne se mettent jamais en grève.
{au Refrain}
Malheur! Ils nous font la leçon,
Ils prêchent l´ordre et la famille :
La guerre a tué mon garçon,
Le luxe a débauché ma fille!
{au Refrain}
De ces détrousseurs inhumains,
L´Eglise bénit les sacoches
Et leur bon Dieu nous tient les mains
Pendant qu´on fouille dans nos poches.
{au Refrain}
Un jour, le ciel s´est éclairé,
Le soleil a lui dans mon bouge.
J´ai pris l´arme d´un fédéré,
Et j´ai suivi le drapeau rouge.
{au Refrain}
Mais, par mille, on nous coucha bas :
C´était sinistre au clair de lune.
Quand on m´a retiré du tas,
J´ai crié "Vive la Commune!"
{au Refrain}
Adieu, martyrs de Satory!
Adieu, nos châteaux en Espagne!
Ah! Mourons... Ce monde est pourri.
On en sort comme on sort d´un bagne.
{au Refrain}
[A la morgue on coucha son corps.
Et tous les jours, dalles de pierre,
Vous étalez de nouveaux morts,
Les otages de la misère!
{au Refrain}]