Eternel, entends-tu le troupeau qui t´appelle,
Nos clochettes perdues dans l´odeur des poubelles?
L´innocence meurtrie dans le vaste torrent
De larmes que charrient les fleuves d´Orient

De l´immense berceau du lit de notre enfance
Entends monter l´écho de la longue souffrance
L´innocence meurtrie dans le vaste torrent
De larmes que charrient les fleuves d´Orient

Reparle-nous du temps où l´on gardait les chèvres
Refais souffler le vent qui courait sur nos lèvres
Lorsque tu nous offrais dans le sable et la vie
La musique sacrée des choses infinies

Eternel est le temps des sanglots et des crimes
Des vitres barbouillées par le sang des victimes
Et des vies englouties par le vaste courant
De larmes que charrient les fleuves d´Orient

On ne distingue plus les ombres des prophètes
Dans l´immense cohue des chapelles inquiètes
De sinistres discours on a pris l´habitude
On ne fait plus l´amour qu´avec incertitude

Éternel, entends-tu le troupeau qui s´alarme,
Nos clochettes perdues dans le fracas des armes?
{x2:}
L´innocence meurtrie dans le vaste torrent
De larmes que charrient les fleuves d´Orient