Ils en sont tous
par Robert Rocca
lyricscopy.com
C´est une petite ville aimable, comme chez nous on en voit tant
Une grand´ rue, une place adorable avec une fontaine au mitan
Une petite église qui s´embête, une mairie qui sent l´renfermé
Une petite gare où l´train s´arrête quand le chauffeur est bien luné
C´est une petite ville accueillante où l´ciel est clair, où l´air est doux
Mais l´chef de gare, à la descente, vous dit tout d´suite "Bonjour mon chou"
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Le boucher commença l´histoire, un jour qu´il emm´nait son commis
Chercher d´la viande aux abattoirs, il l´appella "Mon p´tit chéri"
Le lendemain ce fut l´notaire qui, devenu soudain nerveux,
Fit appeler son premier clerc pour lui dire qu´il avait d´beaux yeux
Le clerc qui frise la soixantaine remercia, troublé, et rougit
Ajoutant avec un peu d´gêne "Le gendarme me l´a déjà dit"
Dans c´pays-là, ils en sont tous
L´habitude fut bientôt prise de prêcher l´amour du prochain
Toute la ville s´y est mise, c´est bien là le mot qui convient
Parfois, dans la nuit qui commence, on entend la voix d´un chanteur
C´est l´facteur qui chante une romance sous les f´nêtres du marchand d´couleurs
Mais, s´il y a souvent des drames, un soir l´épicier un peu gris
Fut trouvé couché près d´sa femme, il a dû quitter le pays
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Un jour, est venu de passage un monsieur nommé Paul Dupont,
Ses initiales sur ses bagages ont fait aussitôt sensation
Tout l´pays lui courait derrière, il a eu peur d´un mauvais coup
Il est allé voir l´commissaire, l´commissaire l´a pris sur ses g´noux
Et comme c´est un homme habile, Dupont fut bientôt consolé
Il vient d´louer une maison en ville et il n´parle plus de s´en aller
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Evidemment les femmes sont tristes, elles n´ont plus d´mari ni d´amant
Elles n´comptent plus qu´sur l´séminariste qui va rentrer du régiment
Pour l´instant y a que l´petit Jacques qui soit encore un vrai garçon
Comme il a eu six ans à Pâques, on peut pas se faire d´opinion
Faut voir de quel amour sincère, elles entourent le moutard
Elles le soignent bien car elles espèrent se l´mettre de côté pour plus tard
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Y a bien l´vieux curé qui s´occupe de remettre tout l´monde sur l´droit ch´min
Mais comme il dit "Avec mes jupes, qu´est c´que j´peux avoir comme tintouin"
L´soir, quand il rentre au presbytère, sur sa bécane il est inquiet
Ils s´mettent tous à plat ventre par terre pour tâcher de voir ses mollets
Ils sont si nombreux à confesse, l´curé trouve ça si peu normal
Qu´il envisage avec tristesse de faire blinder le confessionnal
Dans c´pays-là, ils en sont tous
C´est une charmante ville de France où l´ciel est clair, où l´air est doux
Messieurs, passez-y vos vacances si vous vous sentez sûr de vous
Sous la verdure qui la cache, la petite rivière coule sans bruit
Si vous avez de belles moustaches, l´hôtelier vous fera des prix
Et loin des orages qui grondent, vous découvrirez, satisfaits,
Qu´il existe un coin dans le monde où les hommes vivent en paix
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Une grand´ rue, une place adorable avec une fontaine au mitan
Une petite église qui s´embête, une mairie qui sent l´renfermé
Une petite gare où l´train s´arrête quand le chauffeur est bien luné
C´est une petite ville accueillante où l´ciel est clair, où l´air est doux
Mais l´chef de gare, à la descente, vous dit tout d´suite "Bonjour mon chou"
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Le boucher commença l´histoire, un jour qu´il emm´nait son commis
Chercher d´la viande aux abattoirs, il l´appella "Mon p´tit chéri"
Le lendemain ce fut l´notaire qui, devenu soudain nerveux,
Fit appeler son premier clerc pour lui dire qu´il avait d´beaux yeux
Le clerc qui frise la soixantaine remercia, troublé, et rougit
Ajoutant avec un peu d´gêne "Le gendarme me l´a déjà dit"
Dans c´pays-là, ils en sont tous
L´habitude fut bientôt prise de prêcher l´amour du prochain
Toute la ville s´y est mise, c´est bien là le mot qui convient
Parfois, dans la nuit qui commence, on entend la voix d´un chanteur
C´est l´facteur qui chante une romance sous les f´nêtres du marchand d´couleurs
Mais, s´il y a souvent des drames, un soir l´épicier un peu gris
Fut trouvé couché près d´sa femme, il a dû quitter le pays
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Un jour, est venu de passage un monsieur nommé Paul Dupont,
Ses initiales sur ses bagages ont fait aussitôt sensation
Tout l´pays lui courait derrière, il a eu peur d´un mauvais coup
Il est allé voir l´commissaire, l´commissaire l´a pris sur ses g´noux
Et comme c´est un homme habile, Dupont fut bientôt consolé
Il vient d´louer une maison en ville et il n´parle plus de s´en aller
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Evidemment les femmes sont tristes, elles n´ont plus d´mari ni d´amant
Elles n´comptent plus qu´sur l´séminariste qui va rentrer du régiment
Pour l´instant y a que l´petit Jacques qui soit encore un vrai garçon
Comme il a eu six ans à Pâques, on peut pas se faire d´opinion
Faut voir de quel amour sincère, elles entourent le moutard
Elles le soignent bien car elles espèrent se l´mettre de côté pour plus tard
Dans c´pays-là, ils en sont tous
Y a bien l´vieux curé qui s´occupe de remettre tout l´monde sur l´droit ch´min
Mais comme il dit "Avec mes jupes, qu´est c´que j´peux avoir comme tintouin"
L´soir, quand il rentre au presbytère, sur sa bécane il est inquiet
Ils s´mettent tous à plat ventre par terre pour tâcher de voir ses mollets
Ils sont si nombreux à confesse, l´curé trouve ça si peu normal
Qu´il envisage avec tristesse de faire blinder le confessionnal
Dans c´pays-là, ils en sont tous
C´est une charmante ville de France où l´ciel est clair, où l´air est doux
Messieurs, passez-y vos vacances si vous vous sentez sûr de vous
Sous la verdure qui la cache, la petite rivière coule sans bruit
Si vous avez de belles moustaches, l´hôtelier vous fera des prix
Et loin des orages qui grondent, vous découvrirez, satisfaits,
Qu´il existe un coin dans le monde où les hommes vivent en paix
Dans c´pays-là, ils en sont tous