Manuel
par Salvatore Adamo
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Dis-moi mon ami l´arbre
As-tu vu Manuel?
Je l´ai vu l´autre dimanche
Lâcher des colombes blanches
Au nez des gendarmes
Qui le croyaient fou
Il a retroussé ses manches
Noué sa corde à ma branche
Il se l´est passé au cou
Les gendarmes riaient beaucoup
Mais moi quitte à leur déplaire
Moi le chêne centenaire
Comme un roseau j´ai ployé
Pour que ses pieds touchent terre
Mais demande à la rivière
S´il ne s´y est pas noyé
Rivière, as-tu vu Manuel?
Il m´a confié sa prière
Il a embrassé sa terre
Le soleil indifférent brillait bien haut
Il a choisi une pierre
Se l´est lié en bandoulière
Il a sauté dans mon onde
Et je suis devenue bateau
Car moi je voulais qu´il vive
Moi je voulais qu´il me suive
Et loin des terres captives
Je l´ai posé sur ma rive
Mais demande à la montagne
S´il ne s´y est écrasé
Montagne, as-tu vu Manuel?
Il a grimpé sur ma cîme
Pour y crier tous les crimes
Qui resteront méconnus et impunis
Il a pleuré l´innocence
De tous ses amis d´enfance
Qu´on a traînés en silence vers la nuit
Alors moi qui suis montagne
Je me suis faite vallée
Il avait la foi qui gagne
Et je me suis déplacée
Tu peux dire à sa compagne
Que je ne l´ai pas tué
Mais va donc voir jusqu´au bagne
S´il n´y est pas enfermé
Geôlier, as-tu vu Manuel?
Des "Manuel" j´en vois grand nombre
Mais je ne connais que leur ombre
Leur fantôme qui me tourne le dos
Ils disent tous des choses étranges
Qu´il faudrait que les temps changent
Des rêveurs qui se seraient donnés le mot
Moi j´écoute sans comprendre
Je suis payé pour ne rien entendre
Moi je ne peux qu´oublier
Je n´ai pas de main à tendre
Mais demande à la lumière
Il l´a si longtemps cherché
Lumière, as-tu vu Manuel?
On m´avait laissée pour morte
Mais je brille beaucoup plus forte
Car Manuel m´a rallumée
Au feu de la liberté
Nul ne pourra me soumettre
Et j´aveuglerai mes maîtres
Et j´embraserai le ciel
Car voici grâce à Manuel
Qu´on commence à me connaître
A Grenade et à Teruel
On commence à me connaître
A Grenade et à Teruel.
As-tu vu Manuel?
Je l´ai vu l´autre dimanche
Lâcher des colombes blanches
Au nez des gendarmes
Qui le croyaient fou
Il a retroussé ses manches
Noué sa corde à ma branche
Il se l´est passé au cou
Les gendarmes riaient beaucoup
Mais moi quitte à leur déplaire
Moi le chêne centenaire
Comme un roseau j´ai ployé
Pour que ses pieds touchent terre
Mais demande à la rivière
S´il ne s´y est pas noyé
Rivière, as-tu vu Manuel?
Il m´a confié sa prière
Il a embrassé sa terre
Le soleil indifférent brillait bien haut
Il a choisi une pierre
Se l´est lié en bandoulière
Il a sauté dans mon onde
Et je suis devenue bateau
Car moi je voulais qu´il vive
Moi je voulais qu´il me suive
Et loin des terres captives
Je l´ai posé sur ma rive
Mais demande à la montagne
S´il ne s´y est écrasé
Montagne, as-tu vu Manuel?
Il a grimpé sur ma cîme
Pour y crier tous les crimes
Qui resteront méconnus et impunis
Il a pleuré l´innocence
De tous ses amis d´enfance
Qu´on a traînés en silence vers la nuit
Alors moi qui suis montagne
Je me suis faite vallée
Il avait la foi qui gagne
Et je me suis déplacée
Tu peux dire à sa compagne
Que je ne l´ai pas tué
Mais va donc voir jusqu´au bagne
S´il n´y est pas enfermé
Geôlier, as-tu vu Manuel?
Des "Manuel" j´en vois grand nombre
Mais je ne connais que leur ombre
Leur fantôme qui me tourne le dos
Ils disent tous des choses étranges
Qu´il faudrait que les temps changent
Des rêveurs qui se seraient donnés le mot
Moi j´écoute sans comprendre
Je suis payé pour ne rien entendre
Moi je ne peux qu´oublier
Je n´ai pas de main à tendre
Mais demande à la lumière
Il l´a si longtemps cherché
Lumière, as-tu vu Manuel?
On m´avait laissée pour morte
Mais je brille beaucoup plus forte
Car Manuel m´a rallumée
Au feu de la liberté
Nul ne pourra me soumettre
Et j´aveuglerai mes maîtres
Et j´embraserai le ciel
Car voici grâce à Manuel
Qu´on commence à me connaître
A Grenade et à Teruel
On commence à me connaître
A Grenade et à Teruel.