Adieu cher camarade
by Les Croquants
lyricscopy.com
Adieu, cher camarade, adieu, faut se quitter,
Faut quitter la bamboche, à bord il faut aller.
En arrivant à bord, en montant la coupée,
D´vant l´officier de quart il faudra se présenter,
Faudra se présenter!
Coup de sifflet du maître : «Poste d´appareillage!»
Autour du cabestan se range l´équipage
Un jeune quartier-maître, sa garcette à la main,
Aux ordres d´un second maître nous astique les reins,
Nous astique les reins!
Ah! Qu´elle est triste et dure la vie de matelot :
On mange des gourganes, on ne boit que de l´eau,
On couche sur la dure, sur de vieux lits de camp,
On fait triste figure quand on n´a pas d´argent,
Quand on n´a pas d´argent!
Jours de fête et dimanches, il nous faut travailler
Comme les bêtes de somme qui sont chez nos fermiers.
Un jeune quartier-maître nous dit : «Dépêchez-vous!»
Les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous,
Sont plus heureux que nous!
Et vous, jeunes fillettes qui avez des amants,
Bourlinguant tout là-bas, à bord des bâtiments,
Ah! Soyez-leur fidèles, gardez bien votre cœur,
A ces marins modèles qui ont tant de malheur,
Qui ont tant de malheur!
Et toi, ma pauvre mère, qu´as-tu fait de ton fils?
Marin, c´est la misère! Marin, c´est trop souffrir!
J´ai encore un p´tit frère, qui dort dans son berceau
Je t´en supplie, ma mère, n´en fais pas un mat´lot,
N´en fais pas un mat´lot!
Et si je me marie et que j´ai des enfants,
Je leur casserai un membre avant qu´ils ne soient grands
Je ferai mon possible pour leur gagner du pain
Le restant de ma vie, pour qu´ils ne soient pas marins,
Pour qu´ils ne soient pas marins.
Faut quitter la bamboche, à bord il faut aller.
En arrivant à bord, en montant la coupée,
D´vant l´officier de quart il faudra se présenter,
Faudra se présenter!
Coup de sifflet du maître : «Poste d´appareillage!»
Autour du cabestan se range l´équipage
Un jeune quartier-maître, sa garcette à la main,
Aux ordres d´un second maître nous astique les reins,
Nous astique les reins!
Ah! Qu´elle est triste et dure la vie de matelot :
On mange des gourganes, on ne boit que de l´eau,
On couche sur la dure, sur de vieux lits de camp,
On fait triste figure quand on n´a pas d´argent,
Quand on n´a pas d´argent!
Jours de fête et dimanches, il nous faut travailler
Comme les bêtes de somme qui sont chez nos fermiers.
Un jeune quartier-maître nous dit : «Dépêchez-vous!»
Les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous,
Sont plus heureux que nous!
Et vous, jeunes fillettes qui avez des amants,
Bourlinguant tout là-bas, à bord des bâtiments,
Ah! Soyez-leur fidèles, gardez bien votre cœur,
A ces marins modèles qui ont tant de malheur,
Qui ont tant de malheur!
Et toi, ma pauvre mère, qu´as-tu fait de ton fils?
Marin, c´est la misère! Marin, c´est trop souffrir!
J´ai encore un p´tit frère, qui dort dans son berceau
Je t´en supplie, ma mère, n´en fais pas un mat´lot,
N´en fais pas un mat´lot!
Et si je me marie et que j´ai des enfants,
Je leur casserai un membre avant qu´ils ne soient grands
Je ferai mon possible pour leur gagner du pain
Le restant de ma vie, pour qu´ils ne soient pas marins,
Pour qu´ils ne soient pas marins.