Celui qui me délivre du sommeil
De ma nuit lente
Ne me couvre ni de fleurs ni de miel
Ni de soie blanche

Tard dans la nuit et tôt dans le soleil
Quand il m´appelle
Je tends mon sexe, à mon âme pareille
Qu´il m´aime telle
Que je me sais, mélange de dentelles
Et d´impudence
La tête toujours levée dans le ciel
Et sans prudence

Car je ne suis sûre de rien, jamais
Ni de moi-même
Ni de toi dans les voyages secrets
Où tu m´emmènes
Figure de proue d´un vaisseau païen
Quand je me prête
Silencieuse aux mains vives des marins
D´amour terrestre

Lente et longue chanson, dite en accord
De nos silences
Sensuel poème inventé pour nos corps
Et l´espérance
De dire avec le beau, le mal
Et les outrances
L´amour fragile autant qu´immémorial
Et son urgence

Car nous ne sommes sûrs de rien, jamais
Ni de nous-mêmes
Ni de ce désir violent et secret
Qui nous entraîne
Et pas à pas, mot à mot, déconstruit
Tant de défenses
Accumulées d´attentes et de cris
Tant de silences

Celui qui me délivre du sommeil
De ma nuit lente
Ne me couvre ni de fleurs ni de miel
Ni de soie blanche