Le cœur à l'automne
par Georges Brassens
lyricscopy.com
Quand la musique entra chez moi - que nul ne s´étonne -
J´avais, ça m´arrive parfois, le cœur à l´automne.
C´était un air en demi-teinte,
Mi-joie et moitié plainte.
Je lui ai dit : "Le temps est fou,
Le vent du dehors vous chiffonne.
Etendez-vous donc sur mon magnétophone
Et reposez-vous."
Je n´avais ouï de longtemps musique pareille.
Je n´en croyais en l´écoutant mes grandes oreilles.
Elle me dit : "J´ai quitté mon maître,
Un saut par la fenêtre.
Il me gardait depuis cinq ans
En me promettant des paroles.
J´étais nue et nue ça n´est pas toujours drôle.
J´ai foutu le camp."
Moi qui suis un peu parolier, jugez de l´aubaine.
"Je peux, dis-je, vous habiller. Oubliez vos peines.
Je sais les mots faits pour vous plaire
Et j´ai deux dictionnaires."
Elle répondit : "Va pour l´essai. Vous me paraissez brave type.
Lui aussi l´était mais il fumait la pipe,
Ça m´ faisait tousser."
Et la mélodie envolée d´une autre guitare,
Avec mes mots s´est installée dans mon répertoire.
Et bien que je sois sans moustaches,
A moi elle s´attache.
Et les soirs où je me sens vieux,
Lorsque j´ai le cœur à l´automne,
Elle insiste un peu pour que je la chantonne.
Alors ça va mieux.
J´avais, ça m´arrive parfois, le cœur à l´automne.
C´était un air en demi-teinte,
Mi-joie et moitié plainte.
Je lui ai dit : "Le temps est fou,
Le vent du dehors vous chiffonne.
Etendez-vous donc sur mon magnétophone
Et reposez-vous."
Je n´avais ouï de longtemps musique pareille.
Je n´en croyais en l´écoutant mes grandes oreilles.
Elle me dit : "J´ai quitté mon maître,
Un saut par la fenêtre.
Il me gardait depuis cinq ans
En me promettant des paroles.
J´étais nue et nue ça n´est pas toujours drôle.
J´ai foutu le camp."
Moi qui suis un peu parolier, jugez de l´aubaine.
"Je peux, dis-je, vous habiller. Oubliez vos peines.
Je sais les mots faits pour vous plaire
Et j´ai deux dictionnaires."
Elle répondit : "Va pour l´essai. Vous me paraissez brave type.
Lui aussi l´était mais il fumait la pipe,
Ça m´ faisait tousser."
Et la mélodie envolée d´une autre guitare,
Avec mes mots s´est installée dans mon répertoire.
Et bien que je sois sans moustaches,
A moi elle s´attache.
Et les soirs où je me sens vieux,
Lorsque j´ai le cœur à l´automne,
Elle insiste un peu pour que je la chantonne.
Alors ça va mieux.