Le cerisier
par Gérard Ansaloni
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Un cerisier dans le jardin s´était posé, je le voyais
Esprit, es-tu Jean de la Lune ou bien l´âme d´un bouton d´or?
Il ne disait rien du matin au soir, jamais, jamais, jamais
Sûr, il avait de la rancune. On bouge un peu, on joue du cor
Ce cerisier ne faisait pas, contrairement à son emploi,
Le moindre fruit, le moindre effort. C´était vexant pour les oiseaux
Qui sonataient des mi, des la. Et mon père lui dit "Hé bien, quoi,
Dis-moi, qui donc te fait du tort? C´est dégradant pour les moineaux"
{Refrain:}
L´arbre triste faisait le sourd et mon père levant la tête
S´en revenait vers l´atelier polir un pin reconnaissant
Dans le guillaume, c´est l´amour qui s´enroulait, faisait la fête
Les copeaux blonds de l´atelier dégringolaient en soupirant
La scie chantait des épousailles sensuelles
Et la sciure en s´envolant face au soleil
Faisait le ciel tout blond et lui donnait des ailes
Je m´en souviens comme de ce jourd´hui; pareil!
Ce cerisier était muet contrairement à toute attente
Ce cerisier ne disait rien, ne poussait pas, ne disait mie
Les voisins, de leurs quolibets, y allaient engrais ou fientes
Ou sulfates, les seuls moyens. Faisons appel à la chimie
{au Refrain}
Allez savoir ce qu´il advînt du cerisier un beau matin
Sans plus de rime ni raison, il déserta, fuit la maison
Sans pour autant laisser d´adresse. Enfui, l´arbre fruitier sans messe
Entendons-nous, on fouilla bien la terre même avec des chiens
Le philosophe cerisier, peut-être saluant l´osier
Était parti, jambe de bois, bel et bien, vers je ne sais quoi
Un cerisier dans le jardin s´était posé, je le voyais
Esprit, es-tu Jean de la Lune ou bien l´âme d´un bouton d´or?
Âme de lune, esprit jardin, dis-moi, n´aimais-tu pas la haie?
Étais-tu chagrin de chacune? On sait des arbrisseaux retors
Ou bien plus simplement n´aimais-tu pas les machines de fer
Les machines de fer! Les mécaniques ponceuses
Abreuvoirs des chaînes que l´on met au poing même
Des girofliers, du moindre menuisier, du moindre cerisier
Esprit, es-tu Jean de la Lune ou bien l´âme d´un bouton d´or?
Il ne disait rien du matin au soir, jamais, jamais, jamais
Sûr, il avait de la rancune. On bouge un peu, on joue du cor
Ce cerisier ne faisait pas, contrairement à son emploi,
Le moindre fruit, le moindre effort. C´était vexant pour les oiseaux
Qui sonataient des mi, des la. Et mon père lui dit "Hé bien, quoi,
Dis-moi, qui donc te fait du tort? C´est dégradant pour les moineaux"
{Refrain:}
L´arbre triste faisait le sourd et mon père levant la tête
S´en revenait vers l´atelier polir un pin reconnaissant
Dans le guillaume, c´est l´amour qui s´enroulait, faisait la fête
Les copeaux blonds de l´atelier dégringolaient en soupirant
La scie chantait des épousailles sensuelles
Et la sciure en s´envolant face au soleil
Faisait le ciel tout blond et lui donnait des ailes
Je m´en souviens comme de ce jourd´hui; pareil!
Ce cerisier était muet contrairement à toute attente
Ce cerisier ne disait rien, ne poussait pas, ne disait mie
Les voisins, de leurs quolibets, y allaient engrais ou fientes
Ou sulfates, les seuls moyens. Faisons appel à la chimie
{au Refrain}
Allez savoir ce qu´il advînt du cerisier un beau matin
Sans plus de rime ni raison, il déserta, fuit la maison
Sans pour autant laisser d´adresse. Enfui, l´arbre fruitier sans messe
Entendons-nous, on fouilla bien la terre même avec des chiens
Le philosophe cerisier, peut-être saluant l´osier
Était parti, jambe de bois, bel et bien, vers je ne sais quoi
Un cerisier dans le jardin s´était posé, je le voyais
Esprit, es-tu Jean de la Lune ou bien l´âme d´un bouton d´or?
Âme de lune, esprit jardin, dis-moi, n´aimais-tu pas la haie?
Étais-tu chagrin de chacune? On sait des arbrisseaux retors
Ou bien plus simplement n´aimais-tu pas les machines de fer
Les machines de fer! Les mécaniques ponceuses
Abreuvoirs des chaînes que l´on met au poing même
Des girofliers, du moindre menuisier, du moindre cerisier