Ma douceur
par Thomas Fersen
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Ô ma douceur,
Je rentre à la maison,
L´âme et le pantalon
Débraillés.
J´ai bu comme un siphon.
J´ai la bouche en chiffon.
Je reviens sans un rond,
Nettoyé.
Le nez en couleur
Et le teint rubicond,
Je rentre à reculons
Au foyer,
Implorant ton pardon
Dans une sourde oraison,
De hoquets, de jurons
Émaillée.
Ô ma douceur...
Ô ma douceur
Je rentre mais c´est long
Et j´en crache mes poumons
D´être à pied.
J´ai l´hiver aux talons
Et mon pauvre veston
Dans son rang de boutons
Veut bailler.
Un fond de liqueur
Et je tiens le ponpon.
Je risque le plomb
À brailler
Et le ciel me répond
Une pluie de postillons.
C´est un temps de saison.
Vous croyez?
Ô ma douceur...
En passant sur le pont
Je me dis: "À quoi bon..."
Et puis: "Allons, allons..."
Je riais
Et voilà que je pleure
Comme un petit garçon
Dans les bras d´un piéton
Effrayé.
Il me remet d´aplomb
Car cet homme est maçon
Et moi, comme un pinson,
Égayé
Par son petit flacon,
Je rentre à la maison
L´âme et le pantalon
Débraillés.
Ô ma douceur...
Puis le jour moribond
Revient de l´horizon
Pour battre les buissons
Les clapiers.
Moi je baisse le front
Comme un pilleur de troncs.
Je rentre à la maison
Dévoyé.
Ô ma douceur,
J´ai peur de l´abandon.
Je rentre à la maison
Te choyer.
Ô ma douceur,
Ô mon doux compagnon,
Mon toutou de salon,
Je rentre à la maison,
Je rentre à la maison,
Je rentre à la maison...
Ô ma douceur.
Je rentre à la maison,
L´âme et le pantalon
Débraillés.
J´ai bu comme un siphon.
J´ai la bouche en chiffon.
Je reviens sans un rond,
Nettoyé.
Le nez en couleur
Et le teint rubicond,
Je rentre à reculons
Au foyer,
Implorant ton pardon
Dans une sourde oraison,
De hoquets, de jurons
Émaillée.
Ô ma douceur...
Ô ma douceur
Je rentre mais c´est long
Et j´en crache mes poumons
D´être à pied.
J´ai l´hiver aux talons
Et mon pauvre veston
Dans son rang de boutons
Veut bailler.
Un fond de liqueur
Et je tiens le ponpon.
Je risque le plomb
À brailler
Et le ciel me répond
Une pluie de postillons.
C´est un temps de saison.
Vous croyez?
Ô ma douceur...
En passant sur le pont
Je me dis: "À quoi bon..."
Et puis: "Allons, allons..."
Je riais
Et voilà que je pleure
Comme un petit garçon
Dans les bras d´un piéton
Effrayé.
Il me remet d´aplomb
Car cet homme est maçon
Et moi, comme un pinson,
Égayé
Par son petit flacon,
Je rentre à la maison
L´âme et le pantalon
Débraillés.
Ô ma douceur...
Puis le jour moribond
Revient de l´horizon
Pour battre les buissons
Les clapiers.
Moi je baisse le front
Comme un pilleur de troncs.
Je rentre à la maison
Dévoyé.
Ô ma douceur,
J´ai peur de l´abandon.
Je rentre à la maison
Te choyer.
Ô ma douceur,
Ô mon doux compagnon,
Mon toutou de salon,
Je rentre à la maison,
Je rentre à la maison,
Je rentre à la maison...
Ô ma douceur.