Les écorchés vifs
par Zed Van Traumat
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Au bal des écorchés vifs
Je suis entré un samedi soir
Le videur astiquait dans l´ coin
Son grand couteau et son vidoir
L´ouvreuse me fusilla du r´gard
Douze balles l´entrée, j´ trouvais ça cher
Le videur vida d´un coup sec
Les entrailles d´un contestataire
Au bal des écorchés vifs
J´ai laissé ma peau au vestiaire
Elle fut suspendue à un cintre
À côté d´ celle d´une rombière
Retendue comme un élastique
Confite dans les fixateurs
Avec une bouche en cul de poule
Ouvrant sur un vieil intérieur
Au bal des écorchés vifs
Un vieux diable libidineux
Exigeait d´une drôlesse
Qu´elle le tire par la queue
Une petite écervelée
Dont on voyait à la narine
Pendre un morceau du cervelet
Mêlé d´un peu de gélatine
Au bal des écorchés vifs
Je t´ai aperçue brusquement
La foudre m´est tombée dessus
Je n´étais plus qu´un tas fumant
À trop te dévorer les yeux
J´avais l´estomac tout retourné
J´étais mordu, profondément
Y a même un morceau qui manquait
Au bal des écorchés vifs
D´abord la mâchoire m´en tomba
Avec un bruit de dents qui claquent
Mes bras suivirent avec fracas
Les jolies jambes en coton
Que maman m´avait tricoté
S´effilochèrent en répandant
Toute la compote de mes pieds
Au bal des écorchés vifs
Tu m´as proprement allumé
Tu m´as mis les nerfs à vif
Puis m´as laissé me consumer
Mais cet œil noir que tu m´ jetais
Je l´ai percé d´un coup d´ canif
Et l´oreille que je t´ai prêtée
Tu te l´es mise en pendentif
Au bal des écorchés vifs
J´ai laissé mes mains sur tes hanches
Sectionnées au-dessus du poignet
Agrippées à ta veste blanche
Tu t´es jetée contre mon corps
Puis tu t´es pendue à mon cou
T´avais la langue toute noire dehors
Quelques contusions, c´était doux
Alors j´ai écrasé tes lèvres
D´un coup de patin percutant
Je t´ai étouffée de baisers
Au bal des écorchés vivants
Nous nous sommes noyés dans le stupre
Et j´ t´ai achevée à coups de reins
On a explosé de plaisir
À Hiroshima, mon lapin
Depuis, nous nous serrons les coudes
Au bal des écorchés vifs
Dans un étau puissant qui soude
Notre amour d´écorchés vifs
Nous faisons partie l´un de l´autre
Inextricablement liés
Et bien malin sera celui
Qui saura nous démêler
Au bal des écorchés vifs {x3}
Je suis entré un samedi soir
Le videur astiquait dans l´ coin
Son grand couteau et son vidoir
L´ouvreuse me fusilla du r´gard
Douze balles l´entrée, j´ trouvais ça cher
Le videur vida d´un coup sec
Les entrailles d´un contestataire
Au bal des écorchés vifs
J´ai laissé ma peau au vestiaire
Elle fut suspendue à un cintre
À côté d´ celle d´une rombière
Retendue comme un élastique
Confite dans les fixateurs
Avec une bouche en cul de poule
Ouvrant sur un vieil intérieur
Au bal des écorchés vifs
Un vieux diable libidineux
Exigeait d´une drôlesse
Qu´elle le tire par la queue
Une petite écervelée
Dont on voyait à la narine
Pendre un morceau du cervelet
Mêlé d´un peu de gélatine
Au bal des écorchés vifs
Je t´ai aperçue brusquement
La foudre m´est tombée dessus
Je n´étais plus qu´un tas fumant
À trop te dévorer les yeux
J´avais l´estomac tout retourné
J´étais mordu, profondément
Y a même un morceau qui manquait
Au bal des écorchés vifs
D´abord la mâchoire m´en tomba
Avec un bruit de dents qui claquent
Mes bras suivirent avec fracas
Les jolies jambes en coton
Que maman m´avait tricoté
S´effilochèrent en répandant
Toute la compote de mes pieds
Au bal des écorchés vifs
Tu m´as proprement allumé
Tu m´as mis les nerfs à vif
Puis m´as laissé me consumer
Mais cet œil noir que tu m´ jetais
Je l´ai percé d´un coup d´ canif
Et l´oreille que je t´ai prêtée
Tu te l´es mise en pendentif
Au bal des écorchés vifs
J´ai laissé mes mains sur tes hanches
Sectionnées au-dessus du poignet
Agrippées à ta veste blanche
Tu t´es jetée contre mon corps
Puis tu t´es pendue à mon cou
T´avais la langue toute noire dehors
Quelques contusions, c´était doux
Alors j´ai écrasé tes lèvres
D´un coup de patin percutant
Je t´ai étouffée de baisers
Au bal des écorchés vivants
Nous nous sommes noyés dans le stupre
Et j´ t´ai achevée à coups de reins
On a explosé de plaisir
À Hiroshima, mon lapin
Depuis, nous nous serrons les coudes
Au bal des écorchés vifs
Dans un étau puissant qui soude
Notre amour d´écorchés vifs
Nous faisons partie l´un de l´autre
Inextricablement liés
Et bien malin sera celui
Qui saura nous démêler
Au bal des écorchés vifs {x3}